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Critiques de Christian Phéline (4)
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Alger sur les pas de Camus et de ses amis

Une promenade nostalgique aux côtés d'Albert Camus enfant, adolescent, jeune homme et de ses amis : Louis Bénisti, Armand Assus, Pierre Fassina…

Cinq itinéraires détaillés pour retrouver , réellement ou virtuellement, les lieux où il vécut, qu'il fréquenta, pour redécouvrir Alger la blanche, ses rues, ses venelles, ses places, son ambiance …

Ce petit livre ( mais dense et chaleureux) 82 pages- est un guide infiniment précieux !
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La terre, l'étoile, le couteau

Le 2 août 1936, le muphti (jurisconsulte, généralement attaché à une mosquée, donnant des avis sur des questions juridiques ) Kahoul est assassiné dans la Basse cabah d’Alger. Peu de temps auparavant il avait dénoncé l’attitude de plusieurs dignitaires musulmans trop modernistes aux yeux des religieux. Le cheikh Okbi est suspecté ,arrêté, incarcéré, remis en liberté provisoire, renvoyé devant la Cour d’Assise en1939, instruction bâclée, accusations iniques, mais justice lui est enfin rendu , il sera réhabilité et ses accusateurs condamnés.



Le procés du cheikh El Okbi couvert par Camus, jeune journaliste à Alger républicain , va lui offrir un panel de personnages pour son futur roman L’Étranger, dont il entreprendra l’écriture peu de temps après, notamment le suspect Akacha .

La scène où le président du tribunal brandit devant Meursault un crucifix est largement inspirée par celle-ci bien réelle où Vaillant élève devant Akacha ce même dieu crucifié .

Et au moment où la sentence frappant Akacha est rendue , les cloches de l’église Saint Agustin proche du tribunal sonnent, scène identique dans son roman .



Un livre qui exploite de très nombreuses sources documentaires, parfois inédites .

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Alger sur les pas de Camus et de ses amis

Alger, ville mythique, grouille de fantômes l Pour celui qui sait voir, il est possible d’apercevoir la silhouette d’Albert Camus, drapée d’un imperméable, cheveux gominés et cigarette à la bouche, labourer l’avenue de Belouizdad, monter les escaliers du Télemely ou traverser les venelles de Bab El Oued.

L’ouvrage Alger sur les pas de Camus et de ses amis, réalisé par deux fins connaisseurs de l’écrivain, Christian Phéline et Agnès Spiquel, propose de nous aider à mieux le voir.

A travers une scrupuleuse enquête des lieux algérois autrefois fréquentés par l’écrivain nobélisé, se basant sur les écrits de l’auteur et de ses amis, les articles des journaux algérois et de la presse militante ainsi qu’à travers les souvenirs de témoins directs ou indirects, les auteurs nous proposent de suivre l’écrivain, au cours de ses pérégrinations algéroises, à différentes époques, de sa modeste enfance belcourtoise jusqu’aux passions bouillonnantes de sa jeunesse ainsi que ses premiers engagements.

Le vade-mecum étonne par la précision topographique et l’exactitude toponymique (que ce soit les anciennes ou les nouvelles appellations). Les auteurs répertorient, en tout et pour tout, cent-quarante endroits que les habitants et les visiteurs ont dû parcourir mille fois sans, peut-être, prendre véritablement le temps de les regarder. Le livre invite à la redécouverte de la ville, en remontant le temps, et plongeant dans un autre Alger : celui des militants communistes, des éditeurs et des poètes.

La poursuite de Camus à Alger commence – toujours et quel que soit le circuit- par les escaliers de la Grande-Poste, haut-lieu des manifestations pacifiques, aujourd’hui fermés au public. Le fait est qu’Albert Camus y a travaillé quelques étés, durant son adolescence, y déposant le courrier. Les auteurs proposent ainsi d’aller du côté du Champs-de-Manœuvre où le jeune Albert s’essaie très tôt au football avec «une simple balle en chiffon». Puis continuer jusqu’à la rue Belouizdad, où l’auteur a passé son enfance.

Continuer ce jeu de pistes jusqu’au n°93 de la même rue. C’est là, estiment Christian Phéline et Agnès Spiquel, qu’il y a la chambre de Meursault, telle que décrite dans L’Etranger. Le réalisateur italien, Luchino Visconti, l’a situé, dans son adaptation de L’Etranger, non loin de là au n°124. C’est la raison pour laquelle cette adresse est souvent donnée comme étant l’adresse de l’écrivain et de sa famille.

C’est aussi dans ce quartier ouvrier que se succédaient les réunions politiques auxquelles Camus prenait part durant les années 1930 et qui se tenaient dans les brasseries, les cafés ou les cinémas, notamment Le Mondial, aujourd’hui transformé en salle des fêtes, Le Musset (aujourd’hui détruit mais dont subsiste son long bar en mosaïque, notent les auteurs) ou encore le cinéma Stella (aujourd’hui détruit et dont l’emplacement sert aujourd’hui de parking). Puis, notent les guides, remonter plus haut vers la rue Hamani (ex-Charras) pour constater à quel point la minuscule librairie Les vraies richesses, créée par l’éditeur et ami de l’auteur, Edmond Charlot en 1936, n’a guère changé (devenue aujourd’hui une bibliothèque publique).

Non loin de là, à la rue Didouche Mourad, à la Brasserie des facultés (existant toujours), Camus aimait à y admirer la beauté des jeunes Algéroises, arpentant la rue «chaussées de sandales, vêtues d’étoffes légères et de couleurs vives». Si vous décidez d’emprunter la rue Larbi Ben M’hidi (ex-rue d’Isly), prenez la rue Colonel Haou (ex-rue Génral Morris), puis sur la droite la rue Harriched Ali (ancienne rue Mogador) où se trouvait l’imprimerie Heintz, siège de la rédaction de la revue Terrasses qui ne connaîtra qu’un numéro (juin 1953) avec des textes de Camus mais aussi de Mohamed Dib et Kateb Yacine.

Camus et ses amis de jeunesse avaient pour habitude de se retrouver chez Cassar (au n° 3-4 de la rampe de la Pêcherie), ou au restaurant oriental musulman tenu par Lamine Debaghine (père du dirigeant FLN) pour un couscous.

Mais le lycée Emir Abdelkader (ex-Grand Lycée dans lequel l’écrivain a suivi ses cours secondaires) est peut-être l’un des rares lieux algérois où une plaque commémorative évoque le passage du prix Nobel de littérature entre ses murs. Quel que soit notre sentiment vis-à-vis de l’écrivain français, qui continue à déchaîner les passions, ce guide permet de découvrir une autre facette de la ville blanche et peut-être de mieux comprendre Alger.
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Albert Camus, militant communiste : Alger, ..

Le livre de Christian Phéline et Agnès Spiquel-Courville: Camus militant communiste: Alger 1935-1937 paru cette année aux éditions Gallimard s'attache a cette très courte période de la vie de Camus entre 1935 et 1937 ou il adhéra au Parti communiste algérien (PCA). C'est une étude intéressante quand on sait avec quel force et quel brio Albert Camus s'est ensuite attaqué au communisme dans son livre "L'Homme révolté" qui lui valut les attaques les plus odieuses de l'intelligentsia avec Sartre en gourou.

L'idée du livre est venu de la correspondance en 1976 entre Charles Poncelet et Amar Ouezegane qui fut un des responsables du PCA et qui souhaitait mettre au clair cette période en interrogeant les survivants.

Le livre est d'abord captivant en ce qu'il fait revivre une partie de cette jeunesse intellectuelle avec la Khâgne du Lycée Bugeaud et les amis d'Albert Camus autour du Théâtre voulu par le Parti et autour aussi, ce que l'n sait moins, du Collège du travail sorte d'universités populaires destinées,pour l'essentiel a aider les jeunes ouvriers européens et musulmans a acquérir des connaissances et ou Camus fit des cours.

Cette ouverture vers les musulmans est d'ailleurs une des clés de cette période car Camus n'adhéra au Parti que parce qu’il était le seul part politique à l'époque à s’intéresser aux idées nationalistes et il faut d'ailleurs chargé de recruter dans le milieu nationaliste algérien.

Cependant Camus, esprit libre s'accommodera toujours très mal de l'esprit de parti et il n'acceptera pas le véritable retournement du Parti sous l'influence de Moscou mettant de côté l'aide aux algériens nationalistes.

Quitta t il le parti, en fut il exclut, fit il tout pour en être exclu la question est encore un peu flou mais il est clair qu'il quitta cette courte période de sa vie qui lui avait permis de se faire une idée sur l'attitude "stalinienne" de ce parti.

En définitive on savait déjà cela mais le livre encore une fois à le mérite de faire revivre cette époque d'effervescence intellectuelle dans une jeunesse très minoritaire en Algérie.

Comme souvent et avec le recul on se dit, une nouvelle fois, que si l'on avait un peu plus écouté ces jeunes gens on aurait peut être pas connu cette fin cruelle de l'histoire.
Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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