Pourtant, si nous dressons le bilan du combat pour l'égalité, donc pour la liberté, à l'exception du droit du pouvoir exiger elles-mêmes le divorce accordé par le Décret du 20 Septembre 1792, la seule égalité qui leur sera reconnue sera de mourir elles aussi sur l'échafaud !
Ainsi, condamnée par des hommes qui se jugent seuls aptes à détenir le pouvoir, abandonner aux mains de médecins pour qui exaltation révolutionnaire et folie sont synonymes, trahie, dépouillée par ses frères pour qui elle s'est pratiquement ruinée, Théroigne, enfermée en elle-même "comme en un blockaus", se laisse dépérir sans qu'on puisse imaginer le degré de sa souffrance...
Théroigne est une des victimes de cette idéologie d'aliénation où la femme seule et libre qui s'engage dans la voie politique n'est plus désignée que par les termes de Furie, Bacchante, virago, toquée, détraquée, folle...
Théroigne est une des victimes de cette idéologie d'aliénation où la femme seule et libre qui s'engage dans la voie politique n'est plus désignée que par les termes de Furie, Bacchante, virago, toquée, détraquée, folle...
Durant la Terreur, porter le nom d'un personnage en vue dans le monde politique, se trouver dans le camp opposé, était souvent une raison suffisante pour finir sur la guillotine.
En amazone, elle [Théroigne] affiche simplement sa volonté de ne plus être un objet-femme soumis à la violence sexuelle des hommes.
De ces femmes libres dont on a entendu la voix dès 1789, Théroigne est une des dernières survivantes [...]