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Citation de coco4649


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Extrait 6

Tous ces tapis, dit l’enfant, voilà ce qui m’empêche
d’avancer. Ils sont par terre mais ils tiennent tout l’espace
de la pièce, ils sont plus vastes que des meubles, plus
riches, ils font quelque chose du par terre que je ne peux
même pas adosser au linoléum de chez moi. Ils ne font
pas richesse, non, ils font autre monde. Je ne crois pas
que chez Juliette Verdun il y avait des tapis. Du parquet
verni, oui. Une entrée, très longue, qu’il a fallu suivre
jusqu’au bout pour aller dans la pièce où on a joué. On
a beaucoup bien joué, jusqu’au moment du goûter. Sont
arrivées des tartines couvertes de confiture, aussi longues
que le couloir d’entrée, et je ne pouvais pas manger tout
ce rouge couloir de confiture sucrée. Et je n’osais pas
ne pas le manger jusqu’au bout. Je mâchais si lentement,
j’avalais mâchage après mâchage, je sentais que je retar-
dais la suite de nos jeux, Juliette Verdun avait fini depuis
longtemps, j’étais dans un certain malheur, je ne revien-
drai pas chez Juliette Verdun dont la mère gentille igno-
rait qu’au goûter on mange un morceau de pain beurré
et deux carrés de chocolat, et que c’est le petit mélange
dans la bouche du beurre doux et fade avec le chocolat
dur et sombre qui rend heureux.


p.14-15
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