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3.57/5 (sur 22 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1946
Biographie :

Christiane Veschambre a publié une dizaine de livres, en particulier à Cheyne et au Préau des collines. De nombreux textes sont parus en revue et en anthologies.
Elle anime des ateliers d'écriture, en milieu scolaire, universitaire, également dans le cadre des activités de la Scène Nationale d’Evreux – et aussi hors institution.

Elle a co-fondé et animé les revues "Land" (1981-1984) et "Petite" (1995-2005).

Elle a reçu le Prix des Explorateurs (décerné par des collègiens) en 2009 pour Robert et Joséphine paru en 2008 au Préau des collines.

Bien qu'elle écrive la plupart du temps en prose, la nature de ses textes la classe parmi les poètes et c'est en tant que telle qu'elle est très souvent conviée à donner des lectures.
La pianiste Sophie Agniel improvise sur ses oeuvres et l'accompagne souvent sur scène.

On trouvera des bio-bibliographies et des liens avec des articles critiques sur Christiane Veschambre notamment sur les sites: Poézibao, La maison des écrivains et de la littérature, L'Hippocampe associé, Le Printemps des Poètes

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Source : www.auvergne.iufm.fr
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Ma crainte, le jour où la parole me reviendra, de me retrouver devant un nouveau vide. Le vide des mots m'emplissant la bouche avant de s'expulser vers le monde extérieur et que je ne pourrais plus filtrer dans l'intérieur de mon silence.
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"J'ai tout de suite paré à l'inconnu. J'ai toujours parlé.
Même quand je ne parlais pas encore.
J'ai toujours su que les mots existaient pour conjurer les peurs".
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Extrait 3
 
 
Figurines sur tumulus


sur le seuil
d’aujourd’hui

m’ont incarnée
la non-née
et le joyeux

que faire
sinon
du bout ignorant
de mes dix doigts
les deux figures
petites
à poser
au-devant de moi
dans l’espace
qui m’échappe

et m’attend
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"Mais lire nous aide et nous aliène. Nous voyons surgir les mots qui donnent forme à une exigence à peine germée en nous, mais nous les enchâssons dans trop de lumière : à nouveau, nous sommes aveuglés."
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"À présent, je n'ai plus besoin d'invoquer l'exceptionnel pour saisir que dans chaque être, aussi démuni soit-il pour oser vivre, il y a cela qui le noue au vivant, cela qui n'est pas toujours à l'image du fleuve généreux, qui n'est souvent que la pierre noire enfouie dans la boue du sous-sol".
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Il repensa à sa voisine…



Il repensa à sa voisine de palier devenue écrivaine publique. Elle lui avait expliqué comment elle était devenue autoentrepreneuse (on avait le droit à présent d’ajouter le « e » sur les déclarations de revenus, grâce au combat mené par la nouvelle ministre du Droit des femmes startupantes), et gagnait ainsi sa vie, certes modestement, avec les rétributions de ceux pour qui elle écrivait. Ceux qui voulaient écrire et n’y parvenaient pas.
Hé bien, la voilà la solution ! s’exclama-t-il. Il y a ceux qui ne rêvent jamais et moi qui rêve chaque nuit. Ceux qui n’arrivent pas à rêver, et moi qui ne sais faire que ça.
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Les rêves avaient toujours été…



Les rêves avaient toujours été ce qui intéressait le plus Julien. C’était justement ce qui ne s’effaçait pas de l’autre côté de la page. Il s’endormait le soir avec l’espoir d’être traversé par la vie imprévisible des rêves, même les plus douloureux, et il craignait par-dessus tout l’insomnie totalitaire qui vous enclôt entre les barbelés de la conscience.
Il aimait dormir.
(Moi aussi. D’ailleurs je compte un peu là-dessus, dormir, rêver, pour savoir ce que Julien va dire, faire, penser.)
Il traînait le matin, à table, à cause des rêves qui, comme celui de Nathalia, revenaient de la nuit et s’invitaient sans qu’on sache toujours quel mot, quelle odeur, quel geste, quelle pensée mal réveillée ils avaient pris au vol. C’était un peu triste de n’avoir personne à qui les confier. La voisine ? Il s’imaginait sonnant à sa porte, « vous avez rêvé cette nuit ? » Souvent des gens lui avaient confié ne jamais rêver, ou ne pas s’en souvenir, ce qui les avait toujours surpris Nathalia et lui. Ceux-là enviaient, parfois secrètement, ce qui l’animait tout entier, lui, au souvenir de ses rêves. Certains s’attristaient d’avoir des nuits de sommeil aussi ternes, des nuits qui les engloutissaient dans le néant.
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Extrait 3
 
 
      Dans la chambre à Naples, disloquée par le tremblement de terre de ma lecture, l’envol et le cri ne m’apaisent pas, ne me rendent pas à une tranquille perception — me font savoir que par basse langue, ma langue de taupe, si elle m’advenait, c’est à une puissance inconnue de ma vie divisée que je serais soumise.
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Extrait 2

Je suis entrée, dit l’enfant, je ne sais pas comment, dans
ce morceau de l’autre monde. Tout à coup je me retrouve
là, à quelques pas du seuil mais dedans. La dame a dû m’y
inviter, m’y faire venir. Elle ne m’y fait pas vraiment en-
trer. Je suis là en passant, probablement. Elle me voit et
ne me voit pas. Je dois rester au bord. Quand même, je
suis dedans. Un peu. Un peu plus que lorsque je suis allée
sonner chez madame Luciani, la professeure de latin, à qui
je devais rapporter je ne sais plus quoi. C’était une situa-
tion exceptionnelle. Après l’escalier ciré, la porte de bois
verni, la sonnette de cuivre, tous apparats indiscutables du
passage à l’autre monde, tous adossés sans le savoir – mais
moi je sais – à l’escalier de bois fendu et délavé, à la porte
la main qui frappe pour demander qu’on l’ouvre, je m’étais
retrouvée sur le seuil, juste sur le seuil. Madame Luciani
était venue du fond d’un couloir plein d’ombre, m’avait
pris des mains ce que je devais lui apporter, peut-être même
m’avait-elle embrassée, si ce n’est pour de vrai – un profes-
seur n’embrasse pas ses élèves – au moins en esprit, car elle
était pleine de sentiments madame Luciani, qui passaient
dans son corps et sa voix. Mais elle ne m’avait pas fait en-
trer. Je crois qu’elle était occupée. Je n’étais que provisoire-
ment adjacente à l’autre monde, une petite adjacente sur le
seuil, quelques instants, mais en quelques instants j’avais vu
le long couloir d’ombre, où venaient se résorber sans nul
doute les nombreux espaces d’un appartement de l’autre
monde, et, oui, je l’avais vu, lui, malgré l’ombre, d’un noir
plus lumineux que l’ombre, brillant sourdement de lueurs
blanches et noires
un piano.


p.11-12
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Extrait 8

On ne s’assoit pas dessus, on s’allonge le soir pour dormir, on
a la tête bordée par l’angle du cosy, et derrière l’angle du cosy
il y a la table où on mange poussée contre la cheminée, et
juste entre l’angle du cosy et le bord de la table, une petite
place pour mettre une chaise où je m’assois chaque soir
pour manger parce que de nous quatre c’est moi la plus
petite et que je peux me glisser là. Déjà ça : je vois bien
qu’il s’agit d’un autre monde là où on s’assoit presque par
terre sur un lit qui n’est plus un lit. Et tout cet espace vide,
seulement dévoué à une mer de tapis, comme si l’on avait
ouvert la maison à l’inutile. De l’inutile, je connais l’entrée.
Je l’ai apprise chez Juliette Verdun, sur le seuil de madame
Luciani, l’entrée c’est la façon qu’a une maison de n’être
pas familière, on n’entre pas chez soi avec une entrée, on
entre ailleurs, pas dans la buée familiale, l’odeur intime de
la vie nourricière et absorbante – chez soi, on est absorbé
autant que nourri – pas d’odeur avec l’entrée, de rumeur
des jours, de plain-pied. Sans entrée, montage cut du de-
hors et du dedans. Je n’ai pas peur de l’entrée ni du vaste
espace gratuit, pas peur de l’ailleurs, seulement j’attends.

Heureusement, dit la femme, tu n’as pas peur. Tu es devant
une étrangère mais tu n’as pas peur. Ça ne changerait rien
si je te disais qui je suis. Tu ne comprendrais pas. C’est moi
qui tremble un peu. Il n’y a que moi qui crois comprendre,
qui crois savoir qui je suis.
Tu me vois ici, dans la pièce aux tapis.


p.16
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