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Citation de Cielvariable


La boîte de nuit est sombre, assourdissante de musique et pleine à craquer de corps en train de se tortiller – sur le dance-floor, dans les couloirs, contre le bar. Une DJ mixe sur une petite scène, des flyers placardés à l'entrée promettent qu'elle est la toute nouvelle et très sexy DJ Chelsea.

Julia et Chloé semblent être dans leur élément. J'ai passé la plus grande partie de mon enfance et de ma vie d'adulte dans des événements mondains calmes et formels. Je réalise que je suis en train de me débarrasser de mon existence sans vagues passée à Chicago, pour vivre le rêve new-yorkais.

C'est parfait.

Je me fraye un chemin jusqu'au bar – les joues rouges, les cheveux humides et les jambes douloureuses à force de rester debout. (Un lointain souvenir, où donc ai-je passé ces dernières années ? Certainement pas en boîte de nuit !)

Je crie : « S'il vous plaît ! » en espérant attirer l'attention du barman. Sans avoir aucune idée de ce qu'ils contenaient, j'ai déjà commandé un Slippery Nipple, un Orgasm et un Sex on the Beach. À cette heure-ci, la boîte est si bondée, la musique si forte, qu'il ne me voit même pas. OK, il ne sait pas où donner de la tête mais, quand même, faire des shooters aussi lentement, c'est agaçant. En plus, j'ai une amie tout juste fiancée en train de mettre le feu au dance-floor et une autre en manque d'alcool.

Je m'égosille en frappant le bar : « Hé ho ! »

— Il fait exprès de t'ignorer, hein ?

Je regarde par-dessus mon épaule (et plus haut encore) l'homme collé contre moi, au bar. Il a la taille d'un séquoia, ou presque ! Il désigne le barman d'un signe de tête pour être sûr de se faire comprendre.

— Il ne faut jamais crier sur un barman, princesse. Surtout s'il sait ce que tu vas prendre : Pete déteste faire des cocktails de fille.

Bien sûr. C'est bien ma chance de rencontrer un mec sublime alors que je viens de jurer que tout ça, c'est fini pour moi. Un type avec un charmant accent so british. Le destin se fout de ma gueule.

— Et comment sais-tu ce que je vais commander ?

Mon rictus s'élargit. Lui aussi me sourit, il a tout de même l'air moins ivre que moi. Sans tous les shooters que j'ai ingurgités, j'aurais à peine fait attention à lui. Une Sara sobre aurait répondu par monosyllabes et un hochement de tête gêné. Ç'aurait été tout.

— Je vais peut-être demander une pinte de Guinness. Qui sait ?

— Impossible. Je t'ai vu commander des petits verres violets toute la soirée.

Il m'a observée toute la soirée ? Je n'arrive pas à savoir si je trouve ça fantastique ou angoissant. Je pivote sur mes talons, il suit mes mouvements. Il a un visage carré à la mâchoire marquée, des pommettes saillantes et des yeux lumineux. Une fossette se creuse sur sa joue gauche quand il sourit. Ce mec mesure bien plus d'un mètre quatre-vingt-dix, explorer son torse pourrait me prendre des années.

Salut, Big Apple.

Le barman se retourne et jette un coup d'œil au type à côté de moi. Mon bel Anglais hausse à peine la voix. Grave et profonde, elle porte sans effort :

— Trois doigts de Macallan's, Pete, et quelque chose pour mademoiselle. Tu l'as fait attendre !
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