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Citation de AuroraeLibri


Peut-être est-ce dans l'enfance que, comme un fleuve, il a sa source. L'enfance dont nous tirons notre connaissance du paradis, disent les poètes.
L'eden n'est pas un lieu, c'est un état, et, par la suite, un souvenir auquel on se reporte de loin en loin. Un état d'unité avec le monde, avant que ne commence la séparation. Un état de paix et d'abondance, quand tout nous était donné sans compter, parce qu'il n'existait pas de distance entre la conscience et l'objet regardé. Tout était à nous, parce que tout était nous. "Tout m'appartenait, coïncidait avec mon regard", écrit le poète Kathleen Raine (Adieu prairies heureuses), ou: "Le paradis est l'état dans lequel réalité intérieure et réalité extérieure coïncident en une harmonieuse fusion entre l'univers et l'imagination." Dès lors, comment ne serait-on pas tenté de continuer à unir ces deux réalités en projetant sur le paysage la couleur de nos désirs, d'agir en sorte que se rejoignent la vision réelle et la vision idéale, comme le fit toute la littérature de la pastorale, depuis Théocrite et Virgile -dont l'Arcadie, dans les églogues, devint le siège d'une existence idyllique-, jusqu'aux poètes de la Renaissance et du classicisme, tels Pope ou Sidney, qui chantèrent à qui mieux la beauté et les dons de la nature ? La XVIIIe siècle ne fut pas en reste, l'Arcadie faisait toujours rêver, elle s'implanta dans un lieu réel, comme en témoigne encore la poésie de James Thomson dont les Saisons (1726) devint le livre de chevet de toute l'Angleterre. Quant au roman, la maison de campagne anglaise est pour ce genre littéraire, chacun le sait, une source d'inspiration inépuisable.

Le Sud
Les charmes de la pastorale
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