Les hommes qui tombent ont la mémoire bancale. Leur mémoire, je le sens bien, tombe elle aussi, et plus vite qu’eux-mêmes, comme pour leur indiquer le chemin, la méthode, et dans les plis de l’oubli ils apprennent à leur insu qu’eux aussi laisseront de vagues traces, mais hélas invisibles aux yeux, et sans doute aux cœurs, des traces que leurs successeurs piétineront sans penser à mal, comme des coquillages qui de toute façon ne survivront pas à la prochaine marée.