La Guyane est la plus vaste région française. Sur ce territoire coexistent le centre spatial guyanais et une immense zone forestière. Des frontières passoires dans une forêt équatoriale incontrôlable, une ruée vers l’or qui dégénère en Far-West tropical, des ressortissants étrangers réduits à l’illégalité ou encore une population amérindienne intégrée dans une logique républicaine forcée, maintenant acculturée transforment cette partie de la République, soumise en principe aux mêmes lois que la métropole, en zones de non-droit.
Enfer social vu de métropole, il est malheureusement très facile de réduire la Guyane à cette caricature.
Pour ma part, après avoir travaillé dans la région depuis ces quinze dernières années, j’appréhende plutôt la Guyane comme une mosaïque de zones d’exception, souvent régies par des codes et des lois qui leur sont propres. Dans ce contexte, le droit républicain reste une vue de l’esprit, là où droits d’usage, droits coutumiers et droit français cohabitent et parfois s’opposent.