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Critiques de Christophe Schenk (4)
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Bonnie 'Prince' Billy - I See A Darkness

J'ai un rapport contrarié avec Bonnie 'Prince' Billy, enfin avec sa musique surtout. Je le suis au gré de ses sorties depuis longtemps, quand Will Oldham s'appelait Palace Music ou Brothers je ne sais plus, pas encore Bonnie 'Prince' Billy.

Sa voix est comme je les aime, un peu à la traîne, pas vraiment belle mais avec un joli grain. J'aime sa musique mais il arrive qu'elle m'agace. Sans savoir pourquoi, ses chansons tout à la fois débraillées et finement brodées peuvent m'ennuyer, et d'autres fois, le plus souvent quand même fort heureusement, ce sera l'effet inverse, l'émotion de sa musique et de son chant me renverseront.

C'est nettement plus clair pour Christophe Schenk qui en véritable fan et connaisseur dissèque dans ce livre de la collection Discogonie l'album I See A Darkness et en profite pour nous raconter qui est et d'où vient Will Oldham, cet homme qui compose depuis plus de trente ans des chansons sous divers pseudonymes.



« En un peu moins de trois ans, Will Oldham, va publier deux albums, deux EP, une bande originale et une dizaine de 45-tours. Le tout en variant les formations ou en s'offrant des échapées en solitaire et en changeant de nom en plusieurs occasions, Palace Brothers devenant Palace tout court, puis Palace Songs, Palace Music, Palace Live et même Palace Soundtrack. Ceci sans que la logique présidant à ces nouveaux baptêmes ne s'impose toujours de manière claire. « L'absurdité, c'est d'enregistrer toujours sous le même nom, d'accepter l'idée de carrrière, de routine, rétorque Will Oldham. Chaque disque doit sortir sous un nom différent. C'est le seul moyen de se remettre en question à chaque fois. » »



Le livre débute par une vingtaine de pages, des premiers pas de Will Oldham dans l'entourage de Slint à Louisville, aux premiers disques en 1993 sous les différentes déclinaisons de Palace, jusqu'à la naissance de l'alter ego Bonnie 'Prince' Billy en 1998 avec cet album, I See A Darkness.

Ensuite, Christophe Schenk se glisse dans le format de la collection, il passe en revue l'enregistrement plutôt tranquille, dans la maison de campagne familiale, avec son frère Paul ; Will y dispose du temps qu'il veut, avec peu de musiciens, dont David Pajo (Slint à nouveau). Pour la pochette on reste en famille, le dessin de pochette est l'oeuvre de Joanne Oldham, mère de Will et Paul, quant au père, Joe, il signe la photo au verso du cd et ailleurs sur le vinyl.

Puis chaque chanson est décortiquée avec précision, la moindre inflexion au cœur des refrains ou des couplets est relevée. Les grandes lignes comme les plus profondes sont dégagées, les paroles partiellement retranscrites et traduites. Le désespoir, la mélancolie, et surtout les ténèbres reviennent régulièrement au gré des pages.

Contrairement à d'autres volumes de la collection, il n'est ici que très peu question de technique musicale mais l'écoute est précise, détaillée à un point rare. Le corps de l'œuvre et son squelette sont exposés au grand jour, tel un écorché sur une planche anatomique.

L'instrumentation décrite est modeste mais pas rudimentaire, plutôt affûtée, plus sobre qu'économe. Nomad Revery (All Around) est un bon exemple, si proche du Neil Young le plus sombre d'On The Beach ou de Tonight's The Night, la chanson semble lutter pour arriver à la fin, puis s'éteint comme une bougie. Another Full Of Dread, celui que je préfère sur cet album en est un autre, la chanson est une comptine un peu boîteuse prise dans un fort vent. La voix semble toujours à la limite de flancher, de dérailler ; Oldham ne fait pas d'efforts pour paraître jouer ou chanter de travers, ça lui est naturel. Composer, c'est autre chose. Johnny Cash et Rick Rubin ne s'y sont pas trompés en braquant la lumière sur le morceau titre de l'album, I See A Darkness.

« Pour ma part, il me semble me rappeler — mais ma mémoire peut me jouer des tours — que lors de l'interview que j'avais faite à Londres, Oldham avait eu cette formule : « J'ai commencé à écrire une chanson et Johnny Cash l'a terminée. » »

La peine incommensurable de cette chanson, ce sommet de l'album, est devenue l'emblème de l'œuvre entière de Will Oldham. Lui-même en a livré de nombreuses versions, en groupe, en solo, live ou en studio, c'est dire son importance. C'est devenu un classique repris par de nombreux artistes dans des versions parfois surprenantes.



« De ce premier album de Bonnie 'Prince' Billy va découler une nouvelle étape dans la carrière de Will Oldham, comme libéré des fils invisibles qui le retenaient si lourdement au sol, aligné avec ses envies profondes et ce besoin de remettre la musique au centre. Par son processus créatif, I See A Darkness lui a permis d'assouvir sa soif d'enregistrement, sans s'y perdre pour autant. Et de cultiver son goût pour les rencontres, les accidents, mais sans s'y oublier. »



En plus de la vingtaine de pages biographiques du début, en conclusion, Christophe Schenk délivre une discographie commentée des albums, du premier en 1993 jusqu'à I Made A Place sorti en 2019, dans laquelle I See A Darkness occupe la place bien méritée de pivot.





PS : on peut retrouver Will Oldham dans le volume Discogonie consacré au Spiderland de Slint écrit par Sylvain Roller.

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Bonnie 'Prince' Billy - I See A Darkness

Le livre Bonnie 'Prince' Billy - I See A Darkness n'est pas le genre habituel de livre que je lis. Je pense justement que c'est l'un des seuls non-fiction que j'ai eu l'occasion de lire dans ma vie. Je dois avouer que je n'ai pas réussis à le terminer mais cela ne veut pas dire que je ne l'ai pas trouvé plaisant.



En effet, l'auteur nous plonge dans la vie de ce chanteur, en passant par de nombreuses phases de sa vie jusqu'à la création de son album phare "I See a Darkness". Je pense devoir mettre un point d'honneur sur le détail qui est donné d'autant que chaque musique de l'album est décrite dans son entière création.



Malgré mon impossibilité à le finir, je pense que c'est un non-fiction qui peut en intéresser plus d'un. Mon problème a été que je ne connaissais pas l'artiste alors je me suis souvent perdue entre les noms d'autres artistes, noms de villes et références culturelles sur la vie de celui-ci.



Ce livre est très intéressant dans son ensemble si l'objectif est de s'instruire sur l'industrie musicale et d'autant plus si le lecteur aime l'artiste en question: c'est pour ainsi dire une sorte de source d'informations très pertinentes sur la vie de Bonnie 'Prince' Billy.



En revanche, j'ai adoré l'idée de la discographie détaillée. Cela nous invite à entrer dans le cœur de la création d'un album et de comprendre pourquoi celui-ci s'est fait connaître (ou non suivant les artistes).



Je remercie Babelio et la maison d'édition pour ce roman qui fut tout de même une jolie découverte ;)
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Bonnie 'Prince' Billy - I See A Darkness

Comment en suis-je venue à lire ce livre qui raconte l'histoire d'un album que je n'avais jamais écouté, d'un artiste que je connaissais pas ? Tout d'abord, en cherchant la chanson titre de l'album, je tombe en premier sur la version de Johnny Cash.

Et là, je m'accorde une digression en lien avec l'homme en noir. J'étais fascinée depuis quelques années par sa reprise de Hurt de Nine Inch Nails. Et voilà qu'il y a peu, j'ai eu la joie de recevoir en cadeau l'album où figure ce beau morceau. Et à peu près en même temps, ce livre m'est parvenu, jolie coïncidence.

Grâce à cet ouvrage, j'ai découvert la collection Discogonie des Editions Densité qui ne peut que réjouir l'amoureuse de musique que je suis.

Et me voilà embarquée dans l'histoire de Will Oldham et de son "double" Bonnie 'Prince' Billy. Grâce à l'érudition et à la passion pour cet artiste de Christophe Schenk, j'ai découvert l'oeuvre et la vision de Will Oldham qui par certains côté dans ses chansons se rapproche également parfois de Nick Cave que j'apprécie beaucoup.

L'album I see a Darkness nous interroge sur notre part d'ombre, sur le fait que la mort, même si elle est inéluctable doit nous faire mesurer l'importance de la vie, sur l'amour évidemment... et bien d'autres sujets, plus ou moins obscurs selon ce que veut bien nous dévoiler Oldham.

Parfois, sa voix n'est qu'un murmure, certaines chansons sont très courtes, et sans lien apparent avec ce que l'on a écouté avant, et en lisant en parallèle les commentaires de Christophe Schenk on peut saisir l'essence de chaque morceau, c'est un réel bonheur. Ses éclaircissements sur les thèmes abordés, ses remarques sur les instruments, les choeurs... tout est juste sans nous perdre dans des détails inutiles.

A la fin de cette écoute, en bonus track, je ne pouvais qu'enchainer avec la version de Johnny Cash, tout comme l'auteur le fait lui-même.

Encore une fois, l'homme en noir s'approprie une chanson avec son vécu et sa propre interprétation. LA voix de Will Oldham se joint à la sienne. Les dernières pages se tournent, la musique s'éteint.

Comme croit se souvenir Christophe Schenk, Oldham aurait dit "J'ai commencé à écrire une chanson et Johnny Cash l'a terminée".

Cependant, sans Will Oldham, ce petit miracle n'aurait pas eu lieu, et je remercie grandement Christophe Schenk de m'avoir fait découvrir cet homme si talentueux. Quand la musique et la littérature se rejoignent, quel kiff !

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Bonnie 'Prince' Billy - I See A Darkness

J'ai terminé Bonnie 'Prince' Billy - I See a Darkness" de Christophe Schenk publié aux éditions Densité collection Discogonie.



L'auteur nous plonge directement dans la vie de Will Oldham en passant par différentes étapes de sa vie professionnelle, jusqu'à arriver à la création de son nouveau nom de scène : Bonnie 'Prince' Billy.



Ensuite, l'auteur nous emmène à travers toutes les chansons de l'album "I See a Darkness" en nous expliquant chaque détails, chaque significations des chansons. Une vraie étude en profondeur, mais qui n'est pas trop lourde à comprendre.



À la toute fin, l'auteur nous propose une discographie complète et détaillée des œuvres de Will Oldham jusqu'à 2019.



Ce livre est fait pour les fans de Will Oldham ou au contraire (comme moi) un amateur qui souhaite juste en apprendre plus pour se cultiver et passer un bon moment. Car, oui j'ai un passé un super moment pendant ma lecture.
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