AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Le_chien_critique


La dernière raison pour laquelle je ne pouvais accepter l’idée d’un complot était la plus difficile à écarter : c’était la peur.
Pour moi, considérer qu’une quelconque officine gouvernementale américaine pût être complice de la mort de tous ces innocents impliquait d’infirmer une vie entière de postulats sur le monde dans lequel j’avais grandi.
Je présumais que, dans une société civilisée éclairée, disposant d’une presse libre et d’une justice indépendante, où les libertés individuelles étaient des droits inaliénables, où les sciences et les arts étaient fortement développés et culturellement intégrés à nos vies — en d’autres termes, dans une démocratie occidentale moderne —, les personnes que nous avions élues ne représentaient aucun danger.
Remettre en question cette présomption revenait à créer ce que les psychologues appelaient une dissonance cognitive. Ce qui signifie que, lorsque les cognitions commencent à faillir, lorsque nous voyons soudain le monde différemment, nous perdons notre impression de sécurité.
Nous supposons que le gouvernement est généralement de notre côté, même si nous n’avons pas voté pour le parti ou le président au pouvoir. Nous continuons de le supposer même si nous ne sommes pas d’accord avec leur politique. Si l’on perd cette confiance, naissent la peur et l’anxiété, et nos défenses entrent en scène.
La seule défense dont je disposais personnellement contre ce genre d’anxiété était le déni. Je ne pouvais pas en supporter plus. J’avais déjà perdu Lil, ce qui était bien assez. Ajouter à cette perte intime la prise de conscience qu’elle pouvait être morte par la faute du gouvernement américain eût été intolérable.
Commenter  J’apprécie          120





Ont apprécié cette citation (12)voir plus




{* *}