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Citation de lanard


J'ouvrais doucement les yeux, je portais un regard endormi tout autour de ma chambre et je respirais profondément. Puis je me levais, lentement, mes pieds gelaient quand ils se posaient, nus, sur le carralage.
(...)
Quelques instants plus tard, je me réveillais pour de bon et je revivais tout depuis le début. J'ouvrais doucement les yeux, encore à moitié endormi, et dès que je voyais les murs de ma chambre, je me levais en soupirant, et mes pieds gelaient au contact du sol. Alors le rêve me revenait en mémoire et je me rendais compte que j'avais déjà vécu ce réveil. Et toute la journée continuait sur le même mode. Je buvais mon café, et j'étais traversé par la vision fugitive de la porte qui s'ouvrait et du soleil aveuglant qui m'étourdissait. La poussière de la route me rentrait dans les narines et mes joues rougissaient sous l'intensité des rayons de soleil. Ce n'était qu'une vue de l'esprit. Mais plus tard, le même matin, quand j'ouvrais la porte d'entrée, le soleil m'aveuglait et la poussière de la route me rentrait dans les narines pour de bon. C'est alors que je me rendais compte que je franchissais le seuil pour la seconde fois.
Voilà quelle était ma vie. Et invariablement, ces petits détails si prévisibles de l'existence se présentaient à moi par deux fois. C'est n'est pas un pouvoir étrange, prophétique, parce que je suis totalement incapble de prédire quoi que ce soit, vraiment. C'est seulement ces petites choses que je reconnais systématiquement, qui me torturent. Et ce n'est pas rien, comme supplice, parce qu'il est difficile de distinguer ce qui est bel et bien réel de ce qui ne l'est pas. Le temps s'embrouille. Le présent n'est pas net. Quand tu te promène, tu ne sais pas, par exemple, si tu gravis à ce moment-là les marches d'une rue en pente, ou si tu te trouves au même moment ailleurs et que c'est dans ton rêve que tu montes ces marches. Evidemment tu le comprendras après, et u reprendras pied dans la réalité, mais en cete instant précis, tu marches dans le vide et reste suspendu dans le temps, dans le doute. Et ensuite, de nouveau, tu te perds. Comment savoir si tu marches pour de vrai ou se c'est ton imagination qui recommence à s'agiter? Ce n'est pas facile de vivre avec un esprit qui te joue des tours en permanence.
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