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Citation de collectifpolar


« Pereira, j’ai une mission délicate pour vous. »

Je ne vous dis pas qui cause, vous le savez déjà.

« Je vous écoute, monsieur. »

Ça vous ne le savez pas encore, alors je vous explique : il a horreur qu’on l’appelle « Grabuge », « monsieur Grabuge, « commissaire », « monsieur le commissaire » surtout en public. C’est « monsieur », un point c’est tout. Il m’arrive de lui balancer du « Jean » en fin de mission quand tout s’est bien passé. Là, il tolère. Quand je parle de lui à Gisèle c’est « Jeannot » ou « l’jeunot » (il a une dizaine d’années de moins que moi). Il s’assoit à son bureau et m’invite à poser mon cul sur le siège visiteur qui lui fait face. C’est le protocole immuable dans notre relation hiérarchisée. Il me regarde droit dans les yeux comme s’il attendait une réaction. Je soutiens le regard. C’est la règle et c’est pour ça que je ne suis pas à l’accueil à attendre qu’un sous-fifre m’envoie acheter des timbres à la Poste juste à côté. Plus ça dure, plus la mission s’avérera de haut niveau. Vous êtes gâtés, c’est interminable. Il baisse les yeux, regarde un filament de textile sur son sous-main, le chasse d’une chiquenaude et relève la tête. Ce deuxième regard est le top départ :

« On a repêché un corps, une femme, hier, dans la Seine vers le port. »
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