Agnès s’était rendu compte que, depuis son tout jeune ge, sa petite souffrait de l’indifférence d’Aristide. Aussi avait-elle abordé le sujet avec son mari. Ce dernier avait rapidement décrété que la vertu des filles nécessitait la surveillance de leur mère et que les pères n’étaient là que pour subvenir à leurs besoins et leur trouver un excellent parti à épouser. Pourtant, avait-elle songé sans oser l’exprimer, l’amour paternel était une attente légitime de la part d’une enfant. Mais, connaissant son mari, rigide et froid envers sa fille, et sachant qu’elle ne pourrait pas modifier son attitude, elle n’avait pas insisté.