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Citation de Capridegh


Pendant mon coma, je suis rentré chez moi. Ma mère essayait de dormir, la joue sur le torse nu de mon père. Poilu, aurait dit Andréa. J'étais dans leur chambre, l'antre des formules mathématiques, de l'algèbre, de la géométrie dans l'espace, de la géopolitique et de la culture générale, et j'ai pensé :
- Qui sont ces gens ?
J'aimerais dire à mon père la beauté que j'ai vue d'eux en passant la porte interdite. Interdite, faut pas exagérer, disent-ils quand ils nous reprochent de nous l'avoir souvent claquée au nez pour être tranquilles, prétextant des corrections de copie ou une envie de sieste. Dans leur chambre, j'ai vu le poumon de la maison, le nerf de la paix, la nef de la petite église, j'ai vu tout ce que j'avais raillé, avec Andréa, à cause de leur vie d'intello derrière leur porte fermée. Dans la nuit du 16 au 17, ces gens étaient en train de me fabriquer encore, l'un lisant tranquillement, l'autre cherchant le sommeil dans son bois noir, et j'ai compris que l'amour n'était pas seulement un lévrier aux muscles bandés, j'ai compris que l'amour n'était pas une bagnole roulant d'un point A à un point B, que mon père ne demanderait jamais à ma mère de descendre au prochain virage.
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