Claire Cattant

On lui cherche dans l’œil la paille, à cinq doigts le reflet de la patte de l'oie, ou du crapaud, ou l'ombre de l'aile de la chauve-souris, maléfiques. Elle doit être comme l'air, ne rien peser, donc elle est une sorcière ; alors on la brûle. (Vous avez sans doute un peu entendu l'histoire, répétant qu'on brûle toujours la sorcière, à la fin). Mais parfois aussi on la pend, l'étrangle, la noie ; (la décapite, rarement)... On la pince, la pique, la fait bouillir à l’étouffée, la déboîte dans tous les sens, la poursuit jusqu’à ce qu’elle tombe, comme si on lui en voulait.

LES SORCIÈRES ARRIVENT
au Moyen Âge, survivantes des temps magiques.
Les fées, amies des songes, les ont suivies.
Elles s'expriment par les orages, maléfices, enchantements.
Ou par les soins aux malades.
Elles sont abbesses, dames de cour, ou paysannes.
Enseignées par la précarité de l'existence, et sa beauté, toutes inspirées...
elles rêvent les sortilèges, que les savants philosophes expliquent ;
dans les grimoires orientaux et les livres d'Alchimie

*** - Ce qu’en disait Le Roi Alfonso X, "el sabio", (dit "le Sage"), au XIIIe Siècle - ***

"Autour du jeu, nous sommes tous égaux...
Rois, nobles, ecclésiastiques ou laïcs, hommes ou femmes, nous sommes tous des joueurs et des partenaires, quels que soient notre rang ou notre sexe."
Alfonso X - Introduction au "Livre des échecs, dés, et tables" -

* ALGIZ * Elhaz, Yr, Elgr,* - élan (renne) - ajonc -
Défense- Protection
L'animal familier du peuple des runes, avance ses bois dans les branches. (Ainsi s'en coiffait le chaman, pour devenir comme lui) ; il tient du sang et de la sève, animal végétal. Il sent le vent pour se diriger, comme nous pouvons le sentir, au sens figuré, quand quelque chose se prépare autour de nous. Sur notre tête, encore dans l'air...
...L'élan voyage, se baigne, mange par les feuilles et épines diverses, entraîné à se purifier depuis des millénaires contre toutes sortes de parasites dangereux, tiques, vers, larves, moustiques, symboles même des éléments hostiles croisés sur nos chemins.
Il préfèrerait n’aller qu’en plaine pour ne pas s'emmêler aux arbres...mais c'est en forêt qu'on trouve toutes les essences nécessaires à la survie ; il doit avancer prudemment ; son couvre-chef encombrant devient alors une arme. Les animaux belliqueux renoncent déjà au combat, avant d'attaquer cet animal, survivant aux pires dangers depuis la Préhistoire ; (tant sa ramure menaçante les impressionne).
D'autre part le végétal piquant associé ; jonc, ajonc, herbe coupante, genévrier, suggère une défense aigüe, tout comme l'épine de "Thurisaz" ; mais à la différence de "Thurisaz", qui peut en venir aux mains, ici, le bouclier est invisible, spirituel.

Le Cygne apparaît sur les noirceurs consumées de l'Oeuvre, et ce qu'il contemple en ton miroir de métal, c'est sa pureté.

L'arbre de Tourc'h et son message ;

Que pouvait murmurer ce chêne immense, comblé d' ombres et sons disparates, feuilles, papiers, routes, piétons,... protégeant encore sa forêt ; agrippant le ciel sans faillir ?

«Quoi qu'on me donne, j'en fais de la lumière»

- Dé - Hasard.-.. Pensée Mathématique et Philosophique -
Par une démarche englobant les 3 religions du Livre, et le savoir de l'antiquité, les philosophes arabes du Haut Moyen Âge, comme Avicenne et Averroes, dissertaient sur les différentes sortes de hasard ; (existant ou non)...
"Le hasard, ni rien de ce qui vient du hasard ne peut être la cause des choses qui sont nécessairement et toujours ou des choses qui arrivent dans la plupart des cas..."
avait postulé, environ 15 siècles avant eux, Aristote... propos rien moins que très rond, si ce n'est, très clair... et ayant dû en effet donner du grain à moudre à beaucoup... le hasard nous échappant toujours... par définition.

Le commentaire de l'auteur ;
-"Creusant certains points "ludiques", abordés dans les livres "Histoire du Dé à Jouer...", et "Jeux de Plateau Jeux de Tables...", nous avons misé ensemble sur ce que les dés avaient de différent, d’unique, par rapport aux autres jeux ; leur pas dans nos poches, leur liberté, ou engagement léger dans nos mains, nous, hommes et femmes médiévaux, portés aux excès, aux rires, aux jeux interdits... le temps d’une "chance", aux dés.

Nous parlons des dés que nous faisons... avec sérieux et amusement ; c’est ainsi que nous les comprenons...pour échanger cette complicité de plus de 20 années... Ils sont les compagnons de la première heure, pour tous les jeux de société ! Mais entre tous, le dé est le seul à savoir aussi jouer tout seul...bien qu’il préfère être accompagné de 2 ou 3 autres, pareils à lui, pour jouer encore mieux !
car les dés aiment le jeu...

Jeu de Mérelle ;
On retrouve des "marelles" incisées sur les pierres, ou schistes-ardoises, bandeaux de porte, bancs, et même, cerceaux de tonneau, dans les pays anglo-saxons, et en Allemagne, dans les lieux de culte, abbayes, cathédrales, châteaux... Ce jeu a laissé des traces...dont les plus anciennes remonteraient à 3000 ans avant notre ère.
Il disparaît à la chute de la civilisation romaine, et réapparaît en Europe du Nord ; on peut le voir, gravé au revers de tabliers de Tafl, dans des tombes vikings ; les Arabes le réintroduisent, en Espagne ; il est décrit dans le livre des jeux d'Alphonse X.
Le fait qu'il se montre dans les lieux les plus inattendus, prouve à quel point l'usage populaire s'est approprié ce tracé, qui occupait les veillées des soldats romains, des bergers... gravure appliquée près de soi pour passer le temps en montant la garde de la forteresse, en se morfondant en prison, ou en gardant les moutons ; quand on y aligne les motifs répétitifs d'une partie, avec les "méreaux" qu'on avait en poche, ou les petites pierres ou tessons ramassés sur le sol. Cela n'est pas sans rappeler les griffonnages qu'on répète sur un papier quand on attend son tour, ou en dialoguant au téléphone, fixe ou portable...