Comme tous les êtres vivants, nous nous transformons, nous nous abîmons. Ce changement est nécessaire : il ne peut pas ne pas avoir lieu. Il est donc le contraire d'un accident, c'est-à-dire de ce qui peut arriver ou non. Alors pourquoi voir comme un mal ce qu'on ne peut éviter ? Peut-être parce qu'à la différence des objets qui s'usent, des végétaux ou des animaux qui, comme nous, croissent et dépérissent, nous avons conscience de ce changement. Nous le ressentons subjectivement et avec une certaine angoisse. Ce qui peut aussi expliquer pourquoi nous désirons depuis toujours prolonger la vie.
[p40-41]