Citations de Claire Pontbriand (31)
Les morts s'impriment plus longtemps que les vivants dans nos mémoires.
Pourquoi se rappeler des choses aussi pénibles ? Seuls les bons souvenirs devraient avoir leur place dans la mémoire.
Le jaune autobus lui plaisait. Elle avait vécu tellement d'années dans des paysages de maisons rose intense, bleu électrique, jaune canari, vert lime. C'est couleurs vives rendaient la misère moins pénible (...)
L'amour, ça se vit à deux et c'est aussi un pouvoir partagé. Il faut surtout communiquer, je crois. Ça, c'est la version des femmes. Les hommes aiment moins ça, parler. Mais c'est incroyable le nombre de malentendus qui mènent à la chicane.
Mais tu sais, ça arrive plus par accident que par volonté. On ne se lève pas un matin en disant tiens, c'est aujourd'hui que je deviens amoureuse. Ce que nous réserve la vie est beaucoup plus complexe.
Il était le père de ses enfants, un homme sur qui elle pouvait toujours s’appuyer. C’est pour ça qu’elle l’avait choisi et c’est pour ça qu’elle devait le garder. Elle se blottit contre lui. Il était son rempart contre le monde absurde qui l’entourait trop souvent.
C’était surtout le langage alambiqué des fonctionnaires qui commençait à l’exaspérer. Les médecins étaient devenus des générateurs de coûts ; les patients, des clients ; et les administrateurs vociféraient comme des gérants d’estrade en essayant de sauver leurs emplois qui se dédoublaient. La meilleure façon de tuer la médecine était de la noyer sous la paperasse.
C’était surtout le langage alambiqué des fonctionnaires qui commençait à l’exaspérer. Les médecins étaient devenus des générateurs de coûts ; les patients, des clients ; et les administrateurs vociféraient comme des gérants d’estrade en essayant de sauver leurs emplois qui se dédoublaient. La meilleure façon de tuer la médecine était de la noyer sous la paperasse.
Il avait réalisé que, sans musique, sa vie n’avait plus de sens, la douleur était encore plus vive.
Elle avait déjà jeté tout ce qui pouvait ressembler à un faux ventre. Elle ne laissait aucune trace de ses grossesses. Elle regarda les vieux vêtements. Même eux devraient disparaître, elle ne les porterait jamais. Elle passa plus d’une heure à nettoyer sa garde-robe, jetant une vieille tuque de laine qui avait appartenu à Grégoire, une robe de baptême qui avait servi à trois de ses enfants, une paire de bottines qu’elle avait portées quand elle était jeune mariée. Toutes ces choses qu’on range en pensant les réutiliser un jour et qu’on oublie au fond d’un placard.
Elle l’aimait aussi. Mais elle venait de réaliser que sa séduction n’opérait plus. Elle n’était plus la jolie jeune femme qui dansait nue devant son mari, elle n’était plus celle dont on lorgnait le décolleté à la moindre occasion, elle n’était plus celle dont la chute de reins faisait se retourner les têtes. Elle avait un corps mature et un désir de passion qu’il lui parut utopique de satisfaire.
On reçoit la moitié des gènes de notre père et l’autre moitié de notre mère. À cinquante pour cent, c’est pas compatible. Les antigènes permettent au système immunitaire d’identifier les intrus et de les combattre. Notre HLA est unique. C’est bien le problème avec les greffes.
Il se plaignait souvent que les femmes n’avaient qu’une idée en tête : domestiquer tout homme qui leur plaisait. Et il se flattait qu’aucune femme n’était assez extraordinaire pour le dresser.
Il savait que la mise en forme jumelée à un bon compte de banque rendait les hommes séduisants plus longtemps.
Elle n’avait qu’une vision extérieure de l’événement, que le masque de la grossesse. Elle pouvait simuler les douleurs de l’accouchement, mais elle ne pourrait jamais les ressentir.
La sécurité… vous savez bien que la mort se moque de ça. Elle est avec nous depuis la naissance, elle rôde et attend. Elle sait qu’elle va gagner un jour. Si on passe son temps à avoir peur d’elle, on vit plus. Pis je peux vous dire que j’ai vécu.
Les femmes ont pas d’autre choix que d’être courageuses.
C’était trop facile de juger et de se dire que ces mères qui les abandonnaient étaient des sans-cœur. C’était souvent des gamines qui n’avaient découvert leur grossesse qu’après plusieurs mois et qui n’avaient pas de quoi se nourrir elles-mêmes. Elles ignoraient la plupart du temps qui était responsable de leur état.
– Ça doit te faire plaisir de sauver des enfants...
– Ça fait plaisir et ça fait peur aussi. On ne sait jamais ce qu’ils vont devenir, des saints ou des bandits. La famine et la malnutrition les laissent parfois démunis physiquement et mentalement. Ils ont de gros problèmes d’apprentissage. Mais ils vivent.
On oublie trop vite comme c’est important de se sentir utile. Quand on aide quelqu’un, on se sent bien. C’est tellement excitant aussi.