La mine est aussi gourmande de chair humaine que ses convives le sont de son coltan. Elle les avale, les digère, n’en laisse que les os. Une vingtaine de creuseurs crève dans son ventre chaque année. C’est le risque à prendre pour subsister et ne pas mourir de faim. Un comble. Les cadavres restent là, dans l’indifférence générale, sous les gravats. La mine est leur tombeau. Et les autres ouvriers poursuivent leur boulot sans ciller, dans la crasse, la chaleur et l’odeur fétide de sueur et de viande faisandée. Parce qu’il faut trouver du coltan, toujours. Pour bouffer et nourrir les siens.