J'ai trouvé ce recueil ( publié en 1997) dans une boutique de livres d'occasion. le titre est bien sûr une citation d'Aragon, puisqu'il s'agit, Marie Etienne nous l'explique dans la préface, d'écrire autour de lui: " Jouons avec vos mots, faisons les nôtres ". Je pense que cette démarche aurait plu au poète, qui dédiait souvent ses textes à d'autres auteurs. Et c'est aussi un clin d'oeil à ce centenaire écoulé depuis sa naissance, en 1897.
Cinquante-six poètes ont donc participé à cet écho collectif aux mots d'Aragon, qui apparaissent en italiques, mais ne sont pas toujours utilisés, chacun faisant ricocher à sa façon son ressenti aragonien.
Le mien est mitigé : certains textes, notamment ceux de Xavier Bordes , de Martine Broda, de Nedim Gürsel ( un auteur turc que je ne connaissais pas, une biographie est heureusement donnée à la fin), m'ont beaucoup plu. Par contre, pour d'autres, soit je les ai trouvés hermétiques, soit ils m'ont paru bien éloignés du sujet, ou sans intérêt.
C'était prévisible car confier à tant d'auteurs ce " jeu" donne forcément un résultat hétéroclite. On trouve un extrait de pièce de théâtre, de la prose qui ressemble à un journal intime, mais évidemment surtout des poèmes. C'est original, déroutant car manquant d'unité. A tenter, peut-être...
Je conclurai avec ces mots d'Andrée Chedid:
" Des incendies de l'Histoire
de l'absence enténébrée
Emerge la voix d'Aragon
Sacre de l'avenir et de la parole
Evoquant Paris son Paris
Notre ville
Sa poésie"
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Tous ces poètes qui disent la colère, la guerre, l'écologie ( mais s), l'humiliation, l'humour aussi.. Des textes divers et très forts pour dire la solidarité pour hurler avec les mots toute cette peine, les guerres, les injustices.
"J'ai mal au monde qui meurt j'ai soif et bois mes pleurs humiliés dégorgés disparates j'ai mal aux tripes de ma planète..."
La poésie est vivante, elle peut nous bousculer aussi.
oui des poèmes d'aujourd'hui, ceux qui mettent en mots les maux de la société, qui interpellent, des cris silencieux à lire et relire.
Quand le poète sur mai 68 dit " Notre voix est en sang, mais vous nous entendez ! ".... Ce long poème de Tristan Cabral - la Belle et la Fête - est tristement d'actualité. Quoi rien n'a changé alors ? Chaque mot ne peut que résonner en nous.
Ailleurs ce sont ces mots pour la femme afghane " dans le ghetto de son tchador"
Une poésie protestataire, vivante dont ils faut entendre les mots.
Bel ouvrage par son contenu.
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Trop contemporain pour moi
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