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3.13/5 (sur 4 notes)

Biographie :

Psychanalyste.

Il est l'auteur de "La part du rêve dans les institutions" et de "Autisme : donner la parole aux parents" (éditions LLL) avec Marie Allione.

Il est membre de l'association Espace Analytique.

2013 "La haine de la parole"

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Mais si les signes de détresse émis par le nourrisson en état de manque n'ont pas pour lui de valeur sémiologique, ils en ont grandement pour l'autre qui le porte et le surveille dans une posture maternelle. (...) C'est dire que dans le temps de l'expérience de satisfaction, le nourrisson fait simultanément une autre expérience, celle de constater que ce qu'il reçoit fonctionne comme une réponse à une demande qu'il n'a pas émise, mais qui est entendue comme telle par l'autre. La répétition de cette expérience double institue cet autre maternel dans une place symbolique de référent de signes, ce que Lacan désigne comme étant l'Autre. Ce faisant, l'enfant se trouve assujetti aux signes d'un autre, qui se traduisent par des paroles, c'est-à-dire par des signifiants. "Autrement dit, l'enfant est irréductiblement inscrit dans l'univers du désir de l'Autre dans la mesure où il est captif des signifiants de l'Autre" (Lacan). En définitive, je ne demande jamais autre chose que ce que cet Autre me demande de demander. Nous verrons que là se glisse l'espace de ce qui adviendra comme perversion de la parole. En effet, l'Autre peut toujours me demander de demander ce qui semble me manquer, ou bien il peut me demander de demander ce qui, lui, le fait jouir.
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Ces publicités ( Lactel / Kinder ) nous montrent une logique dogmatique de la saturation du déni du manque, non pas de tel ou tel objet, de telle ou telle jouissance, mais manque fondamental en ce qu'il oppose les deux positions paternelle et maternelle dans le regard d'un tiers ( enfant ), doublé d'un autre tiers du tiers (le spectateur). (...) les mères ( lorsqu'elles sont acheteuses, c'est-à-dire le cœur de cible de la publicité ) ne sont marquées par aucun manque fondamental, voire : le produit est censé abolir le manque chez elles, puisque le posséder les exempte de toute carence ; d'autre part, la consommation a réponse à toute forme de manque, lequel apparaît au contraire du côté masculin et paternel (qui n'est pas le cœur de cible dans les produits lactés). (...)
Là où nous ne pouvons que nous interroger, c'est à propos du déni du manque, figure fondatrice des structures psychiques de la perversion. En effet, si l'humain accède à la parole, c'est avant toute chose parce que s'est inscrit dans son schéma organisateur l'espace du manque, après avoir connu ( ne serait-ce qu'in utero ) une certaine complétude. Parler, c'est accepter le manque de la chose. Pourtant, dès lors que la logique de la saturation se met en branle, c'est toute cette logique reposant sur l'acceptation du manque qui est mise en péril, parce qu'elle se positionne comme le bouche-trou qui colmate toute sensation de vide, toute possibilité de vide. La saturation hypercapitaliste est une machine, une machine de guerre, dont la finalité est de laisser supposer qu'il n'y aurait plus de manque incomblable, qu'à toute machine correspond un nouveau bouchon, une machine de déni du manque. Saturer tous les manques, saturer la logique même du manque, risque ainsi de conduire l'humain à une certain risque d'inutilité de la parole, c'est-à-dire de haine de la parole.
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...dans ce premier temps logique un manque habite le sujet, manque dont lui-même ne sait rien. Et la réponse ( musicale ) ne ait parfaitement que l'dit rien de ce manque, au contraire elle ne fait que dire le manque dans l'Autre, dans l'altérité même, puisque la réponse qui vient ne sait rien de ce qu'elle dit, mais que le sujet sait parfaitement que l'Autre sait sans savoir qu'il sait.
(...)
Ainsi la musique transforme les états. Le sujet triste qui écoute de la musique peut voir sa tristesse se transmuer en nostalgie. "Dans la nostalgie, ce qui se passe c'est que ce qui vous manque est d'une nature que vous ne pouvez pas désigner et vous aimez ce manque". Ce faisant, il se produit une "évaporation" de l'objet manquant, mais au-delà, c'est une évaporation du manque lui-même, évaporation qu'Alain Didier-Weill compare à la sublimation, [ ...] voie par laquelle nous pouvons accéder, justement par la voie de la désexualisation, à la jouissance".
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Cependant la réalité est autre, et on ne constate pas du tout que la majorité des Américains qui travaillent profiteraient de cet ascenseur social (...). L'ensemble se réfère à un axiome : je te dis une chose fausse tout en l'affirmant vraie et en sachant que tu la sais fausse, mais je te demande de croire qu'elle est vraie parce que tel est ton intérêt, c'est-à-dire le mien auquel tu t'identifies. (...) Cela tranche aussi avec la pratique de la psychanalyse inaugurée par Freud qui veut entendre une vérité dans le discours, fût-il constitué de choses fausses ; et qui pose le discours ainsi : je crois ce que tu me dis sans me préoccuper de savoir si cela est vrai ou faux, parce que, de toute façon, c'est cette parole qui te fonde.
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Le saint-Marché, fonctionnant sur un mode essentiellement fétichiste, instaure l'objet, la marchandise en lieu et place du manque, prétendant ainsi abolir toute espèce de manque, l'essence même du manque, ce que fait également le fétichiste en déniant la castration.
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Qu'Est-ce qu'une vérité ? (...) Lacan disait de la parole : "elle est ambivalente, et absolument insondable. Ce qu'elle dit, Est-ce que c'es- vrai ? C'est un mirage. C'est ce mirage premier qui vous assure que vous êtes dans la parole ". Ainsi, ce que nous racontent nos parents de leur enfance doit-il être considéré comme une vérité ? Oui et non à la fois. La plupart des faits ( hors mythomanie galopante ) sont véridiques ont eu lieu sans doute, mais leur agencement, la façon de les articuler, de les mettre en scène nous en dit tout autre chose. Ainsi, ce qui se transmet d'une génération à l'autre est une fiction qui a valeur de vérité.
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Le fait que ces métiers [ soignants, enseignants, magistrats, politiques ] se voient discrédités de façon permanente, que leurs agents le soient également quand la finance à l'inverse semble établir ses propres lois, montre, sur ce terrain-là, à quel point les pouvoirs en place préfèrent l'hypersaturation capitaliste à la dialectique née de l'usage libre de la parole. C'est aussi cela qui entraîne et accentue la haine de la parole.
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La société de consommation a vécu, nous entrons dans l'ère de la société de saturation.
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Mais la haine de la parole n'est pas élimination de la parole : elle est perversion de la parole, ce que l'image du spin [ doctor / Storytelling ] objective parfaitement.
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