Toujours conseillé par Giraud, dans un premier temps, par Linus ensuite, Auclair délimite peu à peu, quoique encore vaguement, les contours d'une France post-atomique.
Les premiers épisodes de Jason Muller tiennent plus de la narration fragmentaire privilégiant l'anecdote aventureuse (chasse à une bestiole volante vénusienne, dénonciation de charlatans jouant sur les superstitions) que d'un projet conscient délivrant ses prologues.
Autant "Simon du Fleuve" témoigne d'une cohérence globale immédiatement perceptible, autant "Jason Muller" se livre par bribes éparses qui ne peuvent se relier entre elles, d'un point de vue narratif, que très artificiellement - en témoigne le résumé des différents épisodes inclus dans "Cité N.W. N°3"....
(extrait de "Jason Muller, premier mouvement (1970)", article du journal "Les cahiers de la bande-dessinée" consacré à Claude Auclair et paru en juin/juillet 1984)