Comme un serpent végétal
Comme un doux serpent végétal
je me love à ta taille. Je m'élève,
j'étanche ma soif dans tes coupes,
je m'abreuve
et voici que frémit la paisible lucidité
du lac que recouvrent tes hanches.
En toi
- dans les salons intimes de ton sang -
paraissent éclater des univers
des houles rouges et aveugles.
Et c'est l'instant où les sirènes assourdissent la mémoire,
c'est le plaisir,
l'incendie et la flamme du bonheur,
cet instant, oui.
Rafael Rivera, La mer est l'unique frontière, 1986.