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Citation de sonatem


     
Le chemin ne consent plus à rien, ni à la plainte, ni au regret, celui qui l’emprunte ne se retourne plus sur les printemps, les étés passés, comme le navigateur polaire dont il est le profane, lointain suiveur, derrière lui la mer s’est refermée et il se sait capable de l’accepter. Toutes les émotions, les ardeurs, les nostalgies ont reposé. Ce que l’on voit, qui escorte, c’est ce qui reste après, clarifié, épuré, mais en a conservé, mêlés, réduits à leur sublimation, les parfums. Curieusement, il me semble avoir entendu cela — l’équivalence musicale —, non chez celui, tant aimé, qui lia pour toujours son nom au Voyage d’Hiver, soucieux davantage de ses figures et de ses moments, mais dans le piano de Brahms.
La mer plate et dénudée s’ajuste au ciel, pour les distinguer, seule la valeur et la matité. Partout ailleurs ce qui s’offre à l’œil atténue ses contours, est enveloppé de neige. La marche s’alentit, trouvant en elle-même suffisance, sans but, j’accompagne ce paysage de silence, découvre ce que je suis venue chercher ici, donnée par la saison, bien davantage que ce que suggérait la note* retenue de Du Bouchet, une éternité à quoi s’assimiler, proche.
     
(Aux couleurs de la Baltique, pp. 56-57,
* « L’endroit vacant où s’arrêter », p. 53).
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