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Citations de Claude Dourguin (12)


     
Le chemin ne consent plus à rien, ni à la plainte, ni au regret, celui qui l’emprunte ne se retourne plus sur les printemps, les étés passés, comme le navigateur polaire dont il est le profane, lointain suiveur, derrière lui la mer s’est refermée et il se sait capable de l’accepter. Toutes les émotions, les ardeurs, les nostalgies ont reposé. Ce que l’on voit, qui escorte, c’est ce qui reste après, clarifié, épuré, mais en a conservé, mêlés, réduits à leur sublimation, les parfums. Curieusement, il me semble avoir entendu cela — l’équivalence musicale —, non chez celui, tant aimé, qui lia pour toujours son nom au Voyage d’Hiver, soucieux davantage de ses figures et de ses moments, mais dans le piano de Brahms.
La mer plate et dénudée s’ajuste au ciel, pour les distinguer, seule la valeur et la matité. Partout ailleurs ce qui s’offre à l’œil atténue ses contours, est enveloppé de neige. La marche s’alentit, trouvant en elle-même suffisance, sans but, j’accompagne ce paysage de silence, découvre ce que je suis venue chercher ici, donnée par la saison, bien davantage que ce que suggérait la note* retenue de Du Bouchet, une éternité à quoi s’assimiler, proche.
     
(Aux couleurs de la Baltique, pp. 56-57,
* « L’endroit vacant où s’arrêter », p. 53).
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La fixité du son de l'orgue a quelque chose de magique : le son demeure, étal dans l'air dirait-on, nappe sonore que les murs de la nef contiennent, préservent de se diluer, de se perdre en quelque sorte. (p. 166)
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Ryokan : « Comment décrire ma vie ? / plein d’entrain, ainsi passe mon temps. / Chevauchant les vagues qui chaque jour / se renouvellent / à ma guise, libre jusqu’au terme de ma vie. »
Voici de ces rencontres qui redonnent aux jours leur lumière.
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Face à certains paysages, à certains moments, traverse l’idée, le pressentiment d’un sens, d’un ordre secret. Cela peut tenir à une qualité de lumière, à une inflexion des lignes, à une harmonie de composition, à la force, à la plénitude des couleurs.
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Le chant, entre toutes les formes de la musique est l’assomption du corps dans la voix. Il unit la matérialité, l’incarnation et l’idéal. C’est une manière, l’une des plus étonnantes, pour le corps de se donner une âme, de la dire à autrui, de la lui révéler et, merveille, dans la plus juste pudeur. (p. 181)
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Odeurs nourrissantes, chères entre toutes : celle du feu de bois, celle du foin, celle de la cire. Perçue quelque part, à bonne distance parfois, chacune dispense aussitôt, quel que soit le moment de l’âme et l’humeur, un contentement subit, une ivresse heureuse qui signe la frange du bonheur…
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De toutes les expressions, périphrases pour désigner la survenue de la mort à la fin d’une vie, la seule juste est le verbe s’éteindre. Exacte métaphore de la flamme de la bougie qui diminue, devient toute frêle, vacille avec de brèves reprises parfois – elle se redresse soudain, repart émouvante, pour se rapetisser – et finit doucement, lentement par disparaître faute de matière, de nourriture. C’est l’action naturelle d’une énergie qui s’épuise, va à son terme, disparaît – sans violence.
Il faut avoir connu, accompagné un être jusqu’à son dernier souffle pour aimer le langage qui laisse à la vie et à sa fin une poésie discrète, profonde. (p. 175)
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Qui parlait des « importants insignifiants » ? A distinguer des imbéciles instruits.
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Comment croire un instant que dire le réel soit le priver de poésie, le limiter à son plus matériel substrat. D’ailleurs on peut préférer parfois (et même bien souvent) la lecture des géographes, voire celle des entomologistes et autres écologues, à celles des plumes littérairement labellisées.
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Une teinte, une lumière, un accord de lignes et de couleurs, l’architecture, tout cela surgi du paysage qui enchante l’œil, parle à l’âme soudain, assure qu’il y a là quelque chose à écouter, peut-être, plus tard, à déchiffrer, qui concerne l’être intime.
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All ways. Oui, parfois, c’est ainsi que se dit « toujours ». Se trouver voué aux chemins, à tant de chemins, à tous les chemins.
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Puis la science concrète des hommes de terre et de mer – il faut, à l’instar de M. Serres, en effet réhabiliter l’empirisme : au nombre des admirations qui enseignent la vie le patron pêcheur qui allait à Terre-Neuve sans carte, se fiant à la seule couleur des eaux, à la qualité de la houle, à la présence des algues, des courants ou l’ami lapon scrutant la neige par un brouillard qui rendait impossible l’orientation, à sa texture, à sa teinte, trouvant, là un vallon, là la proximité de bois, aux traces d’élans le repère d’un territoire que sa mémoire nommait. Le GPS ne suscite aucun respect, effraie plutôt.
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