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Citation de AuroraeLibri


Sous prétexte de pieuse retraite, elle s’enfermait souvent seule dans une cellule du couvent qu’elle avait fondé naguère au Val-de-Grâce, dans le faubourg Saint-Jacques, et qu’elle dotait de ses deniers ; la Mère supérieure, qu’elle avait choisie originaire de la Franche-Comté espagnole, comptait parmi le petit nombre de ses fidèles. Grâce à la bienveillante complicité des religieuses amies, ce couvent, où elle avait son petit appartement privé, constituait l’unique refuge de la Reine, qui d’ordinaire vivait nuit et jour entourée des personnes de sa maison. C’était le seul endroit où elle pouvait faire réponse aux lettres qu’elle recevait, longuement, à l’abri de tous les regards et sans autre témoin que Dieu lui-même, qui l’assistait de sa grâce à cause de l’amour que Sa Majesté portait à son Église. Ces lettres, elle les confiait dès son retour à son discret porte-manteau qui les chiffrait selon le code et les faisait parvenir… Elle savait que La Porte, l’incorruptible, l’inconditionnel La Porte, était non seulement un des plus habiles hommes de son entourage, le mieux capable de mener à bon terme l’affaire la plus délicate – cela, il l’avait plusieurs fois montré –, mais qu’il se serait laissé arracher la langue devant un pont d’or plutôt que de la trahir. Il était le seul de ses proches serviteurs à qui elle ait pu confier la grille d’une correspondance si dangereuse pour elle au cas où elle viendrait à être découverte… Dangereuse aussi pour lui : Pierre, le plus intime colporteur des secrets de sa souveraine, risquait en permanence sa propre vie.

Première partie. Le fils de mon silence
Chapitre II
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