Hector Lavergne roulait sans se presser sur le boulevard Saint-Germain où automobiles et autobus cornaient afin de disputer l’espace aux bicyclettes et aux voitures à chevaux. Jeremy occupait à l’avant le siège de Sammy, recroquevillé entre deux éléments de décor à l’arrière du camion.
– Les finances sont prospères, m’sieu Nelson ?
– Ça gaze. Depuis un mois, je me produis dans un jazz-band, au bal Bullier, quatre soirs et deux matinées par semaine. Ajoutez un ou deux galas par-ci par-là, et la matérielle est assurée.
– Sans mentionner le cinéma. C’est une sacrée coïncidence de se retrouver sur le même tournage ! Comment avez-vous décrocher cet emploi ?
– Une ancienne connaissance m’a fait engager, elle a écrit le scénario du film, et comme la production recherchait des musiciens, elle a pensé à moi.