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Citation de Danieljean


Le dieu avait d’abord posé sa main sur ma tête, dans un geste de protection et de bénédiction. Puis il l’avait glissée dans mes cheveux. Et elle avait suivi leur cours jusqu’à mes reins. Je sentais son poids léger et sa douce façon d’appuyer, juste au-dessus de ma croupe.
Nous marchions ensemble le long du fleuve. Je laissais la main du dieu suivre les courbes de mon corps. J’aurais aimé être liée davantage afin qu’elle me délie et moins creuse que je n’étais afin qu’elle me plie et me déploie et m’ouvre à moi-même jusqu'au cœur. Tantôt elle reposait sur mes hanches, tantôt elle remontait jusqu’à mes seins qu’elle effleurait, comme du plus impondérable des souffles. Une braise obscure ardait au bas de mon ventre. J’étais assoiffée et attendais la pluie.
Pas de paroles entre nous, pas de phrases galantes, pas de déclaration d’amour. Nous respirions ensemble et le silence était plein. Je n’avais pas de mots pour dire : « Je suis à vous, Seigneur, faites de moi ce qu’il vous plaira. »
Je n’avais jamais vu un sexe d’homme. Je le regardais avec tant d’admiration que je cessais de voir autour de nous la beauté du monde en plein midi. Il me semblait aussi que je mourrais de bonheur si je venais à le toucher.
Notre désir approchait du zénith. Toute ma chair priait en moi, implorant le suspens du temps.
Mais soudain du fond du ciel dévoré de lumière, une voix d’orage éclata, tonnante et tonitruante, une violence inouïe de mots déchaînés et cinglants — voix de femme, de déesse, d’épouse en colère, dont je ne saisissais pas les paroles.
La main du dieu desserra son étreinte. Tout mon corps se prit à trembler.
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