Si l'on appréhende les réponses, il ne faut pas poser les questions.
Le frisson fait communiquer les corps dans une même sensation. Il signe l'appartenance à un groupe, à une culture, à un ordre social, à un mouvement de foule. D'où la fonction de certains spectacles collectifs, tels que la corrida ou les compétitions sportives. De la jouissance à l'horreur, le frisson capte nos intensités pour les virer au compte d'une altérité environnante - bénéfique ou maléfique. (page 71)
Le rêve est la première machine à fabriquer des formes sensibles au sein du monde ambiant et de la structure spatio-temporelle. (page 44)
Il faudrait donc dire, non pas tant que le rêve est le gardien du sommeil, mais plutôt que le sommeil est le gardien du rêve, c'est-à-dire du désir. Car si nous dormons, c'est pour pouvoir rêver et garder en vie ce désir au-delà du réveil et de la mort. (page 49)
"Si l'on pouvait seulement goûter son néant, si l'on pouvait se bien reposer dans son néant, et que ce néant ne soit pas une certaine sorte d'être mais ne soit pas la mort tout à fait. Il est si dur de ne plus exister, de ne plus être dans quelque chose." (page 89)
Le rapport à la mort détermine notre rapport à la liberté, il en est inséparable. Notre liberté dépend de notre rapport à la mort. "Il n'y a rien de mal en la vie pour celui qui a bien compris que la privation de la vie n'est pas un mal". (page 9)