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Citation de Henri-l-oiseleur


Je ne suis pas revenu à Rome depuis. Je ne sais si maintenant ils ont réussi à résoudre leurs problèmes de circulation mais à cette époque c'était quelque chose de totalement anarchique, assez effarant. Avec ses ruines colossales, sa profusion de palais, de coupoles et d'églises entre lesquels circulait (ou se trouvait coincé) le flot des voitures, ça faisait penser aux ossements de quelque monstre prédateur d'une espèce disparue depuis longtemps et dont une armée d'insectes à carapace s'acharnait à ronger ce qui pouvait encore rester de chair accrochée à ces falaises de pierre, ces arcades, ces thermes, ces dômes boursouflés et creux. Comme l'accumulation (les cyclopéens et ambitieux entassements d'architraves, de frontons, de corniches, de volutes, de trophées, de tombeaux, de baldaquins, de pietàs et d'angelots dorés) laissée derrière elle par de successives dynasties de personnages aux mêmes visages pensifs, glabres ou impitoyables sculptés dans le marbre, couronnés de lauriers, de tiares ou de chapeaux de cardinaux. Il a dit que ça n'avait pas changé, que c'était toujours le même genre de bandits sauf qu'aujourd'hui ils étaient illettrés, portaient des complets veston et que leur seule ambition était de se remplir les poches en construisant des merdes en ciment armé faites tout au plus pour durer une vingtaine d'années et juste bonnes ensuite à dynamiter.

pp. 117-119, colonne de gauche.
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