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Critiques de Claude Thomas (3)
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Femmes de lettres en Bretagne

Qui a écrit ce propos plein d'ardeur radicale : « Il importe donc de changer le sort des femmes, et de les sortir du néant où l'opinion les replonge » ? Gisèle Halimi ? Pas du tout. Il est de Fanny Raoul dans" Opinion d'une femme sur les femmes", son essai paru en 1801. Ce pamphlet a frappé par sa modernité Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe qui s'est penchée sur ce texte. Cette jeune Bretonne d'après la Révolution française tombée dans l'oubli est l'une des 250 auteures recensées dans l'ouvrage Femmes de lettres en Bretagne. L'avant-propos de l'ouvrage affiche d'emblée la couleur : son objectif est de « mieux connaître ou découvrir des autrices et des artistes peu connues ou oubliées ».



Au coeur de l'ouvrage, le « matrimoine littéraire », cette notion étudiée par Gaëlle Pairel, co-auteure de cet important travail collectif. Celle-ci précise dans la première partie les circonstances de la démarche. Il y eut d'abord un inventaire fait par la Fédération des cafés-librairies de Bretagne puis un travail universitaire mené par elle. Penser l'apport des femmes de lettres en Bretagne se fait dans cet ouvrage, poursuit-elle, avec le souci d'éviter toute crispation identitaire, territoriale ou passéiste.



Au centre du livre donc, une relation ouverte à la Bretagne, aux antipodes d'approches littéraires souvent réduites à la territorialité géographique. Car c'est des femmes de lettres « en » Bretagne qu'il s'agit et non pas des « auteures de Bretagne, précise Gaëlle Pairel, même si celle-ci peut être le décor de leur narration ou une source d'inspiration ». Ainsi l'ouvrage se fait-il l'écho de ces itinéraires originaux : Odette du Puigaudeau, l'expatriée de Mauritanie, garde au coeur ses îles bretonnes dans son livre La Grandeur des îles. Entre Bretagne et Calédonie, la poète Anne Bihan décline l'expérience de l'entre-deux et refuse « d'être assignée à résidence quand bien même la dite résidence serait aussi somptueuse que l'est mon pays natal ». Proche de cette vision, Fabienne Juhel choisit d'évoquer la Bretagne « en filigrane » dans son écriture.[...]



L'ouvrage propose à la fois un vaste panorama, du Moyen-Âge à aujourd'hui, de la présence des femmes dans la littérature en Bretagne et une série de cent portraits qui leur donnent une figure vivante. Il ne faut pas se laisser impressionner par le nombre de quatre cents pages. le lecteur s'immerge sans peine dans cette dynamique nouvelle qui réjouit par la richesse des données, leur stimulante mise en visibilité et par la vivacité de ces cent portraits – chaque auteure étant présentée en détails sur une à deux pages. Il y a les romancières, les poètes, les femmes de théâtre, les essayistes. Dans ce tableau on trouve aussi les auteures en breton ou en gallo, telle Jeanne de Malivel, les illustratrices et artistes, Claire Huchet-Bishop, pour ne citer que quelques pionnières, Claude Cahun qui figure sur la superbe photo de couverture de l'ouvrage.L'ouvrage livre ce constat : depuis des siècles, malgré les obstacles liés au carcan des préjugés, des femmes en Bretagne ont écrit. Aujourd'hui, elles s'imposent peu à peu. Pourtant leurs oeuvres ne bénéficient pas d'assez de visibilité. « Dans la plupart des anthologies sur la littérature et la poésie en Bretagne, écrit un des coauteurs, la proportion des femmes citées est souvent dérisoire. Dans son Anthologie de la poésie bretonne, publiée en 1980 par Charles le Quintrec et toujours rééditée depuis – huit poétesses sur quarante-cinq […] Faut-il avoir des couilles pour écrire en Bretagne ? Certainement pas, mais la sous-estimation des poétesses est constante et justifie pleinement les raisons de ce livre ». Gaëlle Pairel va dans le même sens : « le monde littéraire français est connu pour ses tentations androcratiques et auto-centrées toujours tenaces ». Ne serait-ce pas aggravé par une certaine situation loin des cercles patentés, comme le suggère le cas assez général d'une des auteures : « Marie-Hélène Prouteau mérite beaucoup plus de reconnaissance pour ce talent dont elle fait montre : mais comme beaucoup de ses consoeurs que nous évoquons dans ce livre, d'être bretonne, d'être éditée en Bretagne et de ne pas faire partie du cénacle parisien, la dessert sans aucun doute ». site Unidivers.
Lien : https://www.unidivers.fr/fem..
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Femmes de lettres en Bretagne

Un ouvrage utile qui comble une lacune, car aucune anthologie n'a été, que je sache, consacrée aux autrices "en" Bretagne, et non "de" Bretagne: on rencontre ici des femmes nées ou domiciliées en Bretagne, mais qui n'en ont pas forcément parlé, surtout dans les domaines de la BD (Brétécher, ainsi, née à Nantes et c'est tout, comme Jo Manix et la scène rennaise de la BD), du livre jeunesse ou de l'illustration, mais aussi du roman (A. Zeniter), de la poésie (Annie le Brun, D. Collobert), ou de la prose universitaire (Rachel Bouvet, inconnue dont la présence m'étonne: elle n'a écrit que des études universitaires et deux textes sur le monde méditerranéen publiés au Québec...).



La photo de couverture est hélas sinistre et répulsive à souhait! Il faut passer outre, car l'intérieur est riche. Les nombreux dessins qui accompagnent les notices me semblent maladroits et peu ressemblants.



La préface de Gaëlle Pairel est très éclairante. Dommage qu'elle n'ait pas écrit plus d'articles, car le principal contributeur a un style plutôt pataud et ses analyses manquent... d'analyse. Elles véhiculent pas mal de clichés ou du verbiage: "Cette très grande dame de la littérature" (p. 133, 209. Parle-t-on de "très grands messieurs de la littérature"?), "Tout d'abord, ne craignons pas les superlatifs, on entre avec Michelle Labbé dans de la grande littérature" ( p. 152), voire recopie Wikipédia (MJ Christien, p. 214). Écrire que, chez A. le Brun, "le signifiant l'emporte sur le signifié" est un peu rapide, d'autant plus que le passage cité regorge de sens... Il est évident que "le terme oralité " n'a "rien de péjoratif" (p. 148). Je ne sais plus où j'ai lu que chez une autrice, "le fond rejoint la forme, comme chez Zola", ce qui me laisse perplexe... . En quoi l'oeuvre du sociologue Fanch Elegoet véhicule-t-elle un "imaginaire celtique"? Ses travaux sont purement universitaires. En quoi consiste le "style celtique" (p. 133) de Claire Fourier? Mais ce contributeur a abattu un gros travail, alors chapeau.



Certaines présences font rêver... Colette Cosnier était peut-être "féministe" dans ses oeuvres, mais ses anciennes étudiantes, qui sortaient souvent en larmes de ses cours, donneraient d'elle une tout autre image... F.Morvan passe pour une victime "face à certaines levées de bouclier vis-à-vis de son travail sur Luzel et de son essai le monde comme si." (p. 306) Rappelons quand même qu'elle y attaque très violemment les militants bretons, tous mis dans le même sac, celui du nationalisme d'extrême-droite (tout en se faisant passer comme victime de leur cabale), qu'elle y critique le "kitsch identitaire" du pauvre Dan ar Braz, dit de Stivell que les vrais bretonnants ne le comprennent pas (ce dont j'ai vérifié l'inexactitude en 1971, lors d'une veillée), reprochent aux Bretons des côtes de peindre leurs maisons en couleurs vives, à Coop-Breizh de faire des bénéfices (pourquoi pas à Gallimard?)... Que tant de fiel "lève des boucliers" n'est peut-être pas illégitime...



Les coquilles et fautes de syntaxe auraient pu être évitées: "elle partageai...", " 22000 lettres encore peu connue" (p. 57), "centre nationale" (p. 264),"Où elle y fera... où elle y achète" (p. 286), "Agripppine" (p. 286), "elle aurait commencée... le patrimoine orale" (p. 312), "pr Pénélope Bagieu" , dans une phrase incompréhensible (p. 281), "dresser les portraits" (p. 314, on brosse un portrait avant d'en affiner les contours). N. Laurent-Catrice est née en 37, pas en 57. Un index aurait été utile

Soyons pédant: "Edianez" est plutôt l'anacyclique de "Zénaïde" que son anagramme (p. 70).



J'apprécie aussi la partie bilingue consacrée aux autrices bretonnantes, et même la place accordée au parler gallo, dont la littérature est cela dit très maigrichonne. Beau chapitre sur le théâtre aussi. On pourra se livrer , comme toujours, au petit jeu des absences: Philomène Cadoret, Benoîte Groult, Yvonne Pagniez, Eve Lerner (qui a publié chez Diabase et Dialogues)... La typographie n'est pas des plus agréables (que de gras!). mais un beau travail, qui, comme le dit JM Goater, en demande qu'à être continué et amélioré.



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Dauphins ambassadeurs, Messagers de la mer

Dans ce très beau livre, Frédérique Pichard nous emmène dans les profondeurs qui ne sont pas celle de l'océan, mais de nous-mêmes grâce à Dony, un dauphin ambassadeur, qui par son contact télépathique l'invite à se laisser porter par la joie et l'harmonie qui réside en chacun de nous.



[…] Ce que m'a surtout appris Dony, c'est qu'avant de m'occuper de l'état de la planète, je devais m'occuper de mon état intérieur. Plus je serai en harmonie avec moi-même, plus je pourrai agir efficacement. Il m'a offert une clé fondamentale — celle qui ouvre la porte du coeur, qui crée des passerelles entre les uns et les autres — et il me faudra probablement un long chemin intérieur pour l'explorer et l'intégrer.



Au fil de plusieurs années d'interaction à côté des dauphins, considérés par les Aborigènes d'Australie et les Amérindiens comme les guides de l'âme, Frédérique a beaucoup appris sur les relations humaines, sur le sens des choses. Elle a cessé d'être dans l'attente, dans le manque, dans la frustration, elle laisse la vie agir en elle.



Respirer en conscience. C'est à cela que nous invite le souffle puissant des cétacés. Ce souffle qui libère le mental, ce souffle qui nous relie à l'univers, ce souffle qui révèle notre immense potentiel intérieur.



Que ce soit par cette extraordinaire histoire et les photos qui l'accompagnent, c'est un magnifique livre que je vous invite à découvrir !
Lien : http://leslecturesdeflorinet..
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