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Citation de ClaudeVA


Son dernier rendez-vous de la journée était avec Marcel Van Den Bush.
Il avait un petit faible pour ce centenaire hâbleur, sans doute mythomane, d’une mauvaise foi incommensurable mais qui mentait avec tant de talent que Cyril en était admiratif.
Et après tout, il n’avait rien à vendre et le seul plaisir qu’il restait à cet homme était de réinventer sa vie en l’embellissant.
Avec son cancer de la prostate avancé, ses problèmes de cœur et son diabète, Marcel vivait dans la douleur et la privation de plaisir de tous ordres (même uriner était une épreuve et une souffrance). Il ne lui restait que la joie de parler haut et de convaincre Cyril que le monde n’était pas ce qu’il croyait.
Il en avait vu dans sa vie : agent secret pendant la Seconde Guerre mondiale, chasseur de nazis à la libération, responsable des RG dans une ville d’Algérie avant la décolonisation…
Son appartement était rempli de reliques du passé qu’il conservait dans un désordre apparent.
Quand il était de bonne humeur et qu’il avait pu uriner tout son saoul, il sortait à Cyril une pièce rare : un exemplaire original de l’Aurore le jour de la publication du « J’accuse » de Zola, des pièces de monnaie romaines dénichées dans le Sahara, des morceaux d’omoplates de Croisés…
Il disait même posséder un exemplaire du Times du 20 juin 1815 annonçant la victoire de Waterloo.
Il ne l’avait jamais montré à Cyril mais ce dernier ne lui en tenait pas rigueur, le seul fait d’avoir eu l’idée de ce mensonge le rendait intéressant aux yeux de Cyril.
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