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Citations de Claudine Paquet (21)


On ne vend pas des enfants ; alors pourquoi vendre des chats ? C'est injuste et inhumain. Et inanimal ! Je veux rester avec ma famille toute ma vie.
Et qui a décidé que je ne voulais pas de griffes ? QUI ?
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On m’avait décrit la scène, je devais voir l’endroit exact de ta mort. Aucune marque de frein, aucune trace de sang, m’avait-on dit. […] Sur l’asphalte, il n’y avait aucun signe de ton passage. Les gens déambulaient comme s’il n’y avait jamais rien eu à cet endroit maudit.
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Une douche suit ce prélude au bonheur. Tu me rejoins ensuite dans la cuisine en nouant ta cravate. Tu sens la forêt, les arbres. Tes cheveux mouillés ont retrouvé leur place sur ta tête. La métamorphose du bohème en homme d’affaires. Tu manges une rôtie et bois ton café, l’œil pétillant de soleil. J’admire cette façon que tu as d’accepter le monde, ça semble si facile chez toi. Alors que moi, j’ai l’habitude de courir après le temps, de me lever trop tard, de déjeuner trop vite, et de me battre contre mes propres démons, toi, tu plonges dans le tourbillon du quotidien en toute confiance. Tes airs de musique et ta main dans mes cheveux colmatent mes failles. Tu pars travailler et chaque fois, il me reste de toi un silence lumineux qui enraie mes inquiétudes inutiles.
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Il ne manquait que cette vaguelette pour le confirmer. Une légère ondulation de liquide pour me jeter par terre. La quarantaine affranchie, j’associais l’absence de mes règles et mes seins gorgés à une fatigue ou à un bouleversement d’hormones. Finalement, le remous discret que je sentais m’a conduite à la pharmacie. Des marées s’agitaient quand j’en suis sortie. Le sang ne descendrait donc pas entre mes cuisses, mais se reproduirait constamment pour former un nid, un être, une vie. Déjà tout ce grouillement de cellules dans mon ventre. Comment avais-je pu discerner l’imperceptible mouvement? C’était bien tôt…
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Des poussières de souvenirs s’envolent. Je les regarde tourbillonner dans l’air tiède de la rue. Un musicien, perdu dans un grand manteau noir, gratte les cordes de sa guitare. L’écho de ses notes se marie à la rumeur tranquille de la ville. Je le rejoins. J’aime la brise qu’il y a dans sa voix. Je danse et tournoie pendant des heures. Lorsque je m’arrête, l’homme au manteau noir a disparu. Je reviens chez moi.
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Rencontre de famille
Le sel, le poivre moulu, les croûtons de pain et le beurre se promènent d'une main à l'autre à travers les discussions d'usage. L'aîné, l'hôte de ce soir, se lève et verse le vin. Ses gestes courtois, exagérément polis, plaisent à ma mère, fière d'avoir éduqué un si bon fils, avocat de surcroît! Avec des mouvements calculés, il fait couler le vin délicatement dans chacune des coupes. La femme de l'aîné, au chemisier satin gris perle et au sourire lustré de savoir-vivre, invite la famille à lever son verre. Claquements de cristal, sourires. Joyeux Noël! Bonne Année!
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Tout en nous baladant sans but précis, on aperçoit une foule tapageuse pas très loin.
– Clem, vois-tu ces gens et ces policiers au bout de la rue ?
– Oui, il y a une manifestation aujourd’hui à Paris. Martha en a parlé ce matin. Les Français contestent les différentes réformes du président. Regarde ici sur ma carte. Les protestataires partent de la place de la Bastille et ils s’en vont à la place de la République, juste-là, me montre-t-il. Ce sont des lieux de rassemblement à Paris. En France, il y a souvent des manifestations.
– Ils marchent dans notre direction.
– T’as raison. Ils vont passer devant nous.
La foule se déplace en scandant : « Hé ! Faites du bruit, les Parisiens. Faites du bruit ! »
Quand les manifestants se rapprochent, Clem me tend sa caméra et me demande de le filmer. Que va-t-il faire ? Le sourire fendu jusqu’aux oreilles, il se joint au groupe. Ça n’a aucun sens. Vêtu en aventurier avec son chapeau rond sur la tête, il marche comme un militaire, une-deux-une-deux en levant haut les cuisses et en balançant les bras. En passant devant moi, il me fait un clin d’œil, monte les mains au ciel et déclame avec les Français : Non à la réforme ! Non à la réforme ! Puis, d’une voix plus forte, il vocifère : So so so ! Solidarité ! So so so ! Solidarité ! Je filme sa prestation, mais je ris tellement, que la caméra tremblote. Me voyant crampé, il hurle de plus belle : Hé ! Hé ! Hé ! Non, à la réforme. So so so ! Solidarité ! Il s’écarte enfin des contestataires et il revient vers moi, fier de sa plaisanterie.
– Ça va fonctionner ! Le Président va changer d’idée. Quand il va me voir la face à la télévision, il va modifier sa réforme.
– Clem, es-tu vraiment au courant de cette réforme ?
– Pantoute ! Mais je sais que ma présence aura un effet monstre.
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Pourquoi la dernière semaine ?
Durant cette semaine d’une rare intensité, chaque cellule de mon corps était dédiée à ma soeur et à moi-même.
J’ai vécu l’instant présent dans toute sa puissance. Le reste ne comptait plus. Les guerres, qui me troublent habituellement, avaient beau éclater partout sur le globe,
je n’y étais pas. J’avais quelque chose de plus important à vivre. De plus grand, aussi. Respirant avec ma soeur dans un espace-temps en dehors de la normalité, je me foutais du monde entier. J’étais occupée à vivre l’amour au plus haut degré, en même temps que la mort.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il y a eu autant d’instants ravageurs que de minutes lumineuses.
Nous avons vécu une semaine tout en contrastes.
Un mélange d’humanité et de désespoir.
L’amour souverain malgré la profonde déchirure.
La fusion de la vie et de la mort.
L’abécédaire de ta dernière semaine, c’est le souvenir de ces sept jours d’accompagnement jusqu’au départ ultime de ma soeur.
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— Ça mord !
— Attends un peu. Bouge pas ! Et quand la truite va mordre une autre fois, pique-la en donnant un petit coup sec vers le haut pour bien l’accrocher à l’hameçon.
Ça y est ! Elle mord. Je pique. Par contre, j’ignore si elle est bel et bien suspendue à ma ligne... Puis tout à coup, je la sens qui tire en sens inverse.
— Tu l’as, Jérôme. Tu l’as ! Rembobine lentement ta ligne pour la rapprocher. C’est ça, comme ça.
Je vois la truite frétiller à la surface du lac.
— OK. CHARGE !
— Quoi ?
— Lève ta canne pour ramener le poisson dans la chaloupe.
Je tire fort et propulse la truite dans les airs. Elle frappe la joue de mon ami et atterrit au fond de la barque.
— Yé ! La première truite de ma vie !
— Bravo ! me félicite Bertrand.
— Beurk ! grimace Hugo en s’essuyant le visage.
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Passeport en main et billets d’embarcation dans ma poche, me voilà prêt à monter dans l’avion. Je viens tout juste de dire au revoir à mes parents, qui avaient les paupières débordantes de larmes. Aussi excités qu’inquiets, ils m’ont souhaité la plus formidable des expériences au Rwanda. Je sentais qu’ils auraient adoré être de la partie. Ils ont répété à Jahia qu’ils lui faisaient confiance.
C’est la première fois que je pars sans eux, sauf pour aller dans des camps de vacances durant l’été. De plus, c’est mon initiation dans l’avion. Je n’ai jamais volé sur les ailes de ces immenses oiseaux mécaniques. À voir la multitude des bagages et le nombre de passagers qui remplissent le ventre de l’avion, il m’apparaît surprenant qu’on puisse lever de terre et s’envoler dans le ciel. Un miracle !
Jahia est resplendissante dans son pantalon blanc et son chemisier rouge. Fathy, lui, se sent bizarre. Il est nerveux de prendre l’avion, lui aussi. Et il est tourmenté à l’idée de rencontrer ses semblables. Je ne l’ai jamais vu aussi préoccupé.
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Maman est enrhumée. Elle a le nez bouché, la voix enrouée, la gorge enflée, les cheveux emmêlés et les yeux fatigués...
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Déjà décembre : le mois des exposés oraux. Fathy et moi avons décidé de passer les premiers. Je suis très nerveux, car je dois présenter la mère de Fathy devant la classe, et cette femme aux yeux sombres me gêne. La voilà qui arrive. Je vois sa mince silhouette avancer lentement dans le corridor. Mes amis, intrigués par sa nature sérieuse, sa petite taille et le noir intense de sa peau, l’examinent sans broncher. Je suis surpris par ce silence sans faille, plutôt rare dans notre groupe. Même Tête-nu-fesses et Le Borgne ne parlent pas.
Mes mains tremblent et ma voix chevrote lorsque je la présente. Elle m’a demandé de la nommer par son prénom : Jahia.
— Bonjour. Notre recherche, à Fathy et moi, porte sur le Rwanda, un pays du centre de l’Afrique. Afin de vous parler de ce pays avec précision, nous avons invité Jahia, la mère de Fathy. Elle a vécu là-bas pendant vingt-cinq ans. Jahia nous parlera de la langue de son pays, de la religion, du climat, de l’économie, et des principaux animaux qu’on y retrouve. Évidemment, elle nous glissera aussi quelques mots sur le génocide qui a eu lieu au printemps 1994.
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Ça y est ! Une centaine de combattants arrivent. Ils sont accueillis dans le hall de l’aéroport par un petit orchestre de six militaires et un tonnerre d’applaudissements. Malgré leurs uniformes semblables, je reconnais tout de suite mon père, un grand frisé de six pieds.
Maman, ma sœur et moi, nous lui sautons dans les bras. Il nous embrasse toutes, mais il semble vraiment abattu. Ses yeux ont changé. Avant, il nous accueillait les yeux pleins de sourire mais cette fois-ci, il semble plus triste. Aucune lueur n’ensoleille son regard comme si la lumière s’était éteinte dans sa tête. C’est vrai que la mort de Mathieu, son ami soldat, a dû lui faire beaucoup de peine.
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Ses pas le guident en direction opposée de sa résidence. Je l’espionne, dissimulé derrière un arbre. Il marche lentement, courbé vers l’avant. Puis, il s’arrête, vérifie le nom des rues et tourne sur lui-même. Je suis sûr qu’il s’est égaré. Il change de direction, revient sur ses pas. Pauvre lui ! Il est désorienté dans son propre quartier. Je le rejoins.
— Est-ce que tu t’en vas chez toi ?
— Oui.
— Je t’accompagne.
— OK, fiston.
Il me suit de près, mais ne dit pas un mot. Je pense qu’il a de la peine. Ça me déchire le cœur de le voir si tourmenté.
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Enfin ! On arrive au camping en fin d’après-midi. On s’enregistre à l’accueil et un jeune homme nous donne le plan du site. Une fois le camion garé sur notre emplacement, on sort les bagages. On force énormément pour soulever une grosse toile jaune.
– C’est une vieille tente, mais elle est très solide.
On la déplie et il s’en dégage une forte odeur de renfermé.
On assemble les poteaux en les insérant les uns dans les autres puis on les fait glisser dans les œillets de la toile.
– Maintenant, Charles, sors tes muscles ! Écoute-moi bien. On doit d’abord soulever les armatures vers le haut chacun de notre côté, ensuite on les croise et on doit les empêcher de glisser avec nos pieds. Tu comprends ?
Clem s’exécute ; je fais de même. Jusque-là, ça va.
– Lève plus haut et retiens les poteaux avec tes pieds. Plus haut, Charles !
J’écarte les jambes au maximum pour empêcher les armatures de glisser, mais je perds l’équilibre, tombe sur les fesses et tout fout le camp.
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- Je vous présente Clément, votre nouvel entraîneur.
Mon coeur cesse de battre. Je ne respire plus. Je n'en reviens pas. C'est impossible ! J'ai beau me pincer, c'est bien lui que je vois devant moi. Grand-papa Clément, entraîneur de hockey ?
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Alice. La voilà ! Cheveux tressés en courtes nattes attachées avec des élastiques jaunes, elle avance à travers la foule, sa menotte dans celle de Jahia. Ses iris d'eau noire se promènent du plafond au plancher. De sa main libre, Jahia tire sa valise à roulettes alors qu'un havresac bien rempli pend à l'une de ses épaules. Toute la vie d'Alice se résume à ses bagages.
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Je viens souvent à la bibliothèque. Pourtant, c'est la première fois que je vois cette étrange femme au comptoir. La nouvelle bibliothécaire a réellement une allure bizarre. Beurk ! Elle a une grosse verrue sur la joue.
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Je reconnais la maison près de laquelle on a retrouvé le hibou. On dirait une maison hantée. L'oiseau est encore là, gisant sur le sol. Le vent soulève ses plumes. Le bec du hibou est piqué dans le gravier et il a les yeux grands ouverts.
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Ai-je bien entendu ? Mes oreilles font-elles défaut ? Alors que je respire le bien-être à la maison avec ma petite sœur d'adoption, Boule de Neige, on veut nous emmener dans un chalet ? Moi, je veux rester dans mon confort. Point final !
MIAOU ! MIAOU ! MIAOU !
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