Au lieu d'abaisser l'animal pour nous grandir, grandissons-nous en nous élevant réellement au-dessus de lui.
C'est ce qu'un écrivain nommait récemment la Philosophie du désespoir faisant appel au génie français pour donner au monde une Philosophie
de l'Espérance.
Cette philosophie de l'espérance est la nôtre. La loi morale, telle que nous la résumons ici, est la loi du progrès cers le bonheur,
Une loi morale faisant du bonheur le but et la fin de l'activité de tous les êtres, tous pour chacun et un pour tous, était impossible en partant de l'ancienne hypothèse dualiste des cartésiens qui, considéraient le monde comme livré à une guerre éternelle entre deux principes irréductibles et antinomiques l'esprit et la matière.
Plus d’un siècle déjà s’est écoulé depuis que J. -J. Rousseau est venu jeter, comme un défi étrange, au monde étonné de la hardiesse de ses paradoxes, son Discours sur l'influence du progrès des lettres et des arts, qui fut l’origine de sa célébrité, en même temps qu’il renfermait le principe de toute sa doctrine. Puisque tout progrès accompli par l’homme était un mal, une déviation de son état de nature, initial et idéal, il fallait déterminer cet état de nature, afin d’y revenir ou du moins de s’en rapprocher. C’est ce qu’a tenté Rousseau dans son Discours sur l’origine des inégalités parmi les
hommes, qui n’est qu’un petit traité d’anthropologie incomplet et mal fait, plus incomplet et plus mal fait qu’il n’aurait dù l’être, si l’on tient compte de l’état des sciences au moment où il apparut, c’est-à-dire quand se produisait ce puissant mouvement d’idées d’où devait bientôt sortir l’Encyclopédie. Si cette grande synthèse intellectuelle, à laquelle participa toute la phalange des bons esprits du XVIIIe siècle; vint heureusement contrebalancer à quelques égards l’influence de cette œuvre d’une incontestable éloquence, elle la subit sous quelques autres et en a gardé des traces profondes et regrettables dans les contradictions qu’elle renferme.
Force nous est donc de revenir à cet adage fondamental de la sagesse antique : Connais-toi toi-même. Le moment est venu où il faut avant tout nous savoir, non seulement comme individu, mais comme espèce. De l’étude de ce que nous avons été, de ce que nous sommes, sortira la science de ce que nous pouvons être.
Une science astronomique positive n'est devenu possible que le jour ou l'on eut une certaine mesure de la circonférence de la terrestre, tout au moins d'arc du méridiens.