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Citation de tolstoievski


Il sentit la main froide de la solitude s'abattre sur lui et le toucher de ses doigts de glace. Une terrible solitude. La solitude de l'âge… La solitude du vieillard qui se sent suranné. Grand-père en convenait : il était démodé. Il appartenait à une autre époque. Il avait outrepassé son temps, il avait vécu trop longtemps.
Les yeux embués de larmes, il chercha sa canne appuyée sur le banc et se dirigea lentement vers la grille qui ouvrait sur la rue déserte derrière la maison.
Les années avait passé trop vite. Des années qui avaient apporté l'avion familial, puis l'hélicoptère, laissant l'automobile rouiller dans un coin et les routes inutiles se désagréger faute d'entretien. Des années qui avaient pratiquement supprimé la culture de la terre avec le développement des hydroponiques. Des années qui avaient mis la terre à vil prix maintenant que la ferme avait disparu en tant qu'unité économique, qui avaient éparpillé les habitants des cités dans la campagne où, pour un prix inférieur à celui d'un lotissement urbain, chacun pouvait devenir propriétaire de vastes arpents de terre. Des années qui avaient bouleversé l'architecture au point que les gens quittaient tout simplement leurs vieilles maisons pour aller s'installer dans des maisons neuves qu'on pouvait acheter toutes faites pour la moitié de ce que coûtait une construction avant la guerre et modifier à peu de frais si l'on en éprouvait le besoin ou l'envie.
Grand-père eut un reniflement de mépris. Des maisons qu'on pouvait changer tous les ans, comme on change le mobilier de place. Est-ce que c'était une façon de vivre ?

LA CITÉ.
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