Le ciel brûle encore de toutes ses étoiles quand j'émerge de la tente avant l'aurore. Le vent s'est évanoui et le silence est celui des grandes déserts: total, originel. Sauf que nous sommes à près de 5200 mètres d'altitude. L'air paraît si mince que ma voix pourrait le fracasser. Mon souffle même, plus profond qu'à l'accoutumée, semble trop bruyant , si bien que je m'assieds sur un rocher pour le calmer et j'attends que la timide blancheur de la lumière coule doucement dans la vallée à mes pieds.