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Citation de letilleul


Victor passe sa main sous les mailles fines du collant qu’il a enfilé sur sa tête et se gratte vigoureusement l’arrière du crâne. Il a l’impression de s’être douché avec du poil à gratter. Le tissu appuie sur ses lunettes, dont le verre gauche s’écrase sur ses cils, ce qui déforme légèrement le monde autour de lui. Victor cligne sans cesse des yeux pour essayer de faire le point.
– Tu aurais quand même pu choisir un collant de meilleure qualité, lance-t-il à son père.
– Tu pourras t’acheter tous les bas en soie que tu veux quand tu auras réussi un braquage, mon fils. En attendant, tu te contenteras du premier prix.
Derrière eux, Martial et Achille, ses deux grands frères, éclatent de rire sous leurs bas chics. Ça leur donne l’air d’aliens décharnés.
La famille Kouzo a développé une véritable culture du collant et du bas – dont on étudie avec précision la douceur, l’élasticité ou encore le degré de transparence –, qui jure étrangement avec l’autre grande culture familiale : la virilité.
Dans la voiture aux vitres fumées où ils attendent l’ouverture de la banque, Victor a l’impression d’être dans une vieille salle de sport étouffante.
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