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Critiques de Collectif Franco-Japonais (6)
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Tempura, n°4 : Croyances japonaises

Quatrième numéro du magazine trimestriel Tempura, consacré à un Japon au-delà des clichés touristiques, culturels et sociaux. Ĺe mook fête donc son année d'existence, qui plus est dans un contexte particulièrement tendu et aléatoire. O-tanjôbi omedeto-gozaimasu🎂! Et que la route soit longue!



Pour en revenir au contenu, ce numéro consacre son dossier aux croyances japonaises. Impossible de traiter un tel sujet de façon exhaustive certes. Tempura s'attache plutôt à illustrer avec chacun des articles un aspect de ces croyances. On part ainsi à la découverte de chamans aïnous du Hokkaidô, de femmes médiums traditionnelles qui contactent les morts des requérants, d'une cérémonie annuelle mêlant festivités et vrai faux combat (quoi que...) générationnel autour d'un équivalent nippon du feu de la St Jean,... Une synthèse sur ce que représente la religion et le fait de croire dans l'archipel côtoie, plus étonnant et inédit, un article sur les "idoru", ces jeunes filles "idoles" adulées par un public majoritairement masculin. Ou comment un star system bien rôdé se transforme en véritable objet de culte... surprenant.



Outre ce dossier, on retrouve les chroniques et rubriques habituelles, telles celles de Jake Adelstein ou Ryôko Sekiguchi, toujours aussi passionnantes à lire. Tempura a le mérite de mettre en avant des chroniques moins usuelles comme celle de Manuel Tardits, architecte français installé au Japon et qui présente, photos et plans à l'appui, une maison contemporaine.



Bref, si vous souhaitez un magazine qui dépasse le "Cool Japan", les cerisiers en fleur (même s'ils sont magnifiques, c'est vrai) et les mangas ou animes, foncez sans hésitation vers Tempura.

Le cinquième numéro paraîtra sous peu, avec un dossier à nouveau très prometteur : le corps et le rapport que les Japonais entretiennent avec lui. Tout un programme!
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Tempura, n°6 : Le Japon populaire

A défaut de pouvoir y poser les pieds, voyageons au Japon par l'esprit, grâce à un nouveau volume de Tempura ! Ce sixième volume est dédié au Japon populaire et à quelques unes de ses composantes. Ce volume ne traite pas suffisamment sa thématique en profondeur.



Parmi les différents titres :



- On retrouve toujours avec délectation la chronique de Jake Adelstein, qui a une vraie patte pour le récit court. Je retrouve aussi avec plaisir les articles Architecture, avec cette fois-ci, la découverte d'une salle de boxe et de kyudo à l'université de Kogakuin. C'est l'occasion d'admirer les plans.



- L'interview avec Philippe Pelletier et l'histoire de l'anarchisme au Japon est assez intéressante, permet de voir que cette société n'est pas aussi politiquement aseptisée qu'on pourrait se la fantasmer. L'anarchisme qui passe par une lutte contre cette société et ses dysfonctionnements, son modèle impérial et contre les écarts de richesse. Par exemple, l'évocation de la lutte contre les kogai, un néologisme japonais signifiant les dommages publics environnementaux, m'a rappelé la manière dont on avait envisagé le principe de précaution et l'articulation autour du système pollueur-payeur.



- La thématique sur le Japon Populaire aborde différents sujets. On découvre les tekiyas, ceux qui organisent les matsuri, fêtes et festivals au Japon, dont l'activité les rapproche des yakuzas. Ils se sont adaptés à leur temps : barbecue, poulet frit, karaage, okonomiyaki, tokoyaki, tout ça, c'est eux. J'ai faim.



On tombe aussi sur un article sur l'Okinawa pauvre, plein des inégalités imposées par les USA comme par le Japon. Ce dernier y est même perçu comme une autorité aliénatrice. Un autre article nous parle de la situation de centaines de milliers de travailleurs étrangers, notamment dans l'article, vietnamiens, en nombre au Japon, occupant des métiers dégradants et dans des conditions de travail misérables.



Ce Tempura nous amène aussi dans les Manga Kissa, sorte d'hôtels de lectures, dédié au repos ou à la lecture de manga. D'un lieu très masculin, il évolue, notamment avec le covid, vers un lieu de sociabilisation mixte, avec des couples qui viennent prendre des cafés, des gens qui viennent chercher de la compagnie et discuter.



Les sujets sont intéressants, je ne dis pas le contraire, mais le volume s'éloigne parfois beaucoup de sa thématique.



Un petit plus pour la série photo sur le drift par Pascal Viout, avec des jolis portraits.



Deuxième petit plus aussi pour l'article sur les kaitenzushi. On découvre le combat entre les artisans sushis de luxe et les petits restaurants de quartier et comment l'introduction d'un nouvel acteur, le kaitenzushi, sorte de grande chaîne du sushi à l'industriel, influencé par la mondialisation. J'ai-refaim.



Si je ne me trompe pas, ils font des okonomiyaki à Happatei... mais un lundi soir de Pâques ?
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Tempura, n°5 : Le Japon à corps perdu

Un bon numéro 5 de Tempura, le magazine qui vous parle du Japon. Du Japon sociétal, du Japon de la vie quotidienne, du Japon des gens mais aussi du Japon qui en met plein la vue. Et ce trimestre-ci (oui, printemps 2021, j'ai un peu de retard, les amis), Tempura nous emmène au contact des corps japonais : des corps contraints, des corps au cœur de la société, des corps hautement politisés.



On commence ce volume 5 par une drôle et effrayante chronique de Jake Adelstein, sur les différentes manières de cacher un corps. Un poil glauque mais dans la bonne veine de l'auteur.



Pour la spéciale "corps", on retrouve :

- un article sur la grossophobie, consacrées au culte du corps frêle et au traitement des personnes obèses ou grosses,

- un article sur Mishima et l'influence de l'Occident sur la vision du corps japonais. Autrefois, bien plus ouverte sur le sexe et la nudité, le pays devient pudibonde au contact des occidentaux et de l'accès du pays aux étrangers.



Là, où avant l'ère Meiji, on évoquait librement dans la littérature et dans la peinture du sexe (organe), de l'orientation sexuelle, de prostituée, l'influence des étrangers rend ces sujets tabous. Dans le contexte raciste et/ou racialiste du temps, les Japonais sont différenciés des autres peuples d'Asie et donc vont s'auto-imposer des règles de bienséance, en détruisant des estampes érotiques, en arrêtant de marcher pieds nus (Zaz n'aurait jamais pu donner de concert là-bas) ou d'aller au bain mixte. C'est un changement culturel mais ces transformations ont aussi un impact sur le place de la femme dans la société (par exemple, l'adultère devient punie pour les femmes). De manière générale, les guerres ont à chaque fois eu une influence sur le corps de la femme japonaise, qui, in fine, devient un corps social, plus qu'un corps individuel.



- un article sur le combat de Kazuko Fukuda pour faciliter l'accès à la pilule contraceptive au Japon et qui m'a beaucoup intéressé. J'ai été impressionné par le combat mené par ces militantes alors que la contraception est un acquis menacé au Japon (mais pas que). Pour la pilule normale, c'est déjà compliqué, alors on n'en parle même pas de pilule du lendemain, tellement c'est culpabilisant d'en prendre une (les Japonaises doivent par exemple avaler la pilule devant le pharmacie, oui, oui, oui...).



- et des articles sur les acquis des personnes handicapées dans le Japon Moderne, sur le porno à poil (et encore, heureusement qu'on est sur un site consacré à la littérature, sinon les jeux de mots de beauf, ça irait encore plus loin).



Hors de ce fascicule spéciale sur le corps, nous retrouvons aussi un article sur la Chapelle en ruban de Nakamura à Onomichi, un bâtiment qui donne bien envie de se marier, seul ou accompagné. J'aime bien les articles "Architecture" du Tempura, c'est toujours une bonne surprise, on découvre des techniques, des inspirations, des créations intelligentes mêlant l'histoire du lieu à une réussite technique. Il y a aussi une interview avec l'architecte Tsuyoshi Tane et son approche "archéologie du futur", approche sociologique et ethnologique de l'architecture. Bon, après, est-ce que construire un village touristique en plein milieu du Bhoutan, même en respectant la culture du pays, est une démarche durable et raisonnée ? Ça, mes petits pères et petites mères, c'est une autre question.



Jake Adelstein revient pour un aparté sur l'univers du Pachinko à la fois fun et intéressant : on y découvre le côté sombre de la chose qu'on ne connait pas, ni l'importance du secteur, quand on est en mode touristos. Scarlett Johansson et Bill Murray n'ont clairement pas eu affaire aux Yakuzas en 2003.



Tiens, j'ai bien aimé aussi l'article Shinkanzenpunk, une sorte d'obsession pour le train à la japonaise. Pour moi, le fan de train, un nori-tetsu, c'est fascinant pour sûr. On en parle du train aux couleurs de Pikachu ?



Bon, après, quelques articles étaient moins intéressants comme les séquences photos ou certaines interviews de fin de magazine. Mais la qualité globale du volume est solide.
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Tempura, n°4 : Croyances japonaises

Pour son quatrième numéro Hiver 2020, Tempura propose un dossier entier sur la question des croyances au Japon. On y évoque les dernières chamanes du Japon et la difficulté de transmission de ces savoirs ancestraux, l'omniprésence des angoissants mystères de Tokyo (fantômes, esprits malins, etc) ou encore les momies de religieux bouddhistes, vénérées encore aujourd'hui.

Un article très intéressant sur la résilience et la fragilité de la culture Aïnou, comment le Japon a dans le passé tenté de faire disparaitre cette culture et comment elle a survécu. Un autre, plus singulier, sur les idoles et la façon dont les fans leur vouent un culte.



En dehors de ce dossier, j'ai aimé le Carnet de voyage à Sado (les amateurs de bons mots, ce n'est pas ce que vous croyez) et l'article sur l'intérieur des habitats des Japonais ainsi que la série de photos de Kyoichi Tsuzuki.



Un grand plus à l'entretien avec Shiori Ito, la journaliste qui a publiquement dénoncé le viol qu'elle a subi dans un Japon sociétalement cadenassé.
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Tempura, n°4 : Croyances japonaises

J’ai énormément tardé à chroniquer ce numéro mais il n’était pas moins passionnant que les trois premiers Tempura. Le sujet n’était pourtant pas des plus simples, les croyances, la spiritualité et les religions au Japon étant un gros sujet, mais une fois ma lecture terminée j’avais l’impression d’avoir eu un horizon assez complet. Bien sûr, ce n’est pas forcément exhaustif mais la diversité est indéniable : Yuta Yagishita est parti à la rencontre avec les itakos, ces dernières chamanes du nord du Japon, plusieurs articles font le point sur les kami, les yokai et les créatures qui peuplent le pays tandis que d’autres rappellent la place du shintoïsme, du christianisme et du bouddhisme au Japon et comment ces religions n’ont aucun mal à y exister ensemble. Sans parler des différentes sectes qui existent dans le pays, dont certaines ont un passé bien sinistre.



L’article de Johann Fleuri sur les Aïnous, ce peuple premier du Hokkaido qui a été persécuté depuis des siècles avec des tentatives incessantes d’assimilation par le gouvernement japonais, est une vraie perle. Il est tout autant alarmant de voir à quel point le Japon est un énième pays où les peuples premiers ont été sciemment attaqués, mais voir que certaines personnes continuent à vivre ces traditions et à se battre pour qu’elles persistent donne de l’espoir.



J’ai beaucoup apprécié l’entretien avec Shiori Ito, porte-étendard du mouvement MeToo japonais, recueilli par Emil Pacha Valencia, qui présente le retentissement que cela a pu avoir au Japon et l’état d’avancée du féminisme au Japon, ainsi que les prochaines luttes à mener.



Encore un très chouette numéro qui permet de se plonger dans le pays du soleil levant sans y être (malheureusement) !
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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Tempura, n°5 : Le Japon à corps perdu

J'ai découvert il y a quelques mois le magazine Tempura, auquel je me suis rapidement abonnée. Tempura, dont la couverture ne manque jamais d'attirer le regard, constitue une porte d'entrée extraordinaire pour qui souhaite découvrir un pays dont la réalité s'efface trop souvent derrière les clichés. Sous-titrée « Un magazine sur le Japon », la revue explore la pluralité des cultures japonaises et fait découvrir le pays sous des angles multiples (société, littérature, beaux-arts, arts du spectacle, histoire, gastronomie, voyage…), souvent inédits et toujours originaux. Un numéro après l'autre, il me semble que ma vision du Japon gagne doucement en relief comme en subtilité.





Le magazine a été lancé au printemps 2020, avec les difficultés que l'on imagine. Long de 164 pages, le trimestriel, dense, bénéficie d'une maquette agréable et moderne. Les articles et rubriques sont nombreux et variés, les sujets traités en profondeur, les plumes diverses et de très bon niveau. J'aime beaucoup les choix d'illustrations, en particulier le fait qu'une partie des articles sont illustrés par des séries de photographies : ça permet à la fois une uniformité de style plaisante à l'oeil et la découverte de photographes japonais talentueux.





Chaque numéro comprend un dossier thématique d'une soixantaine de pages. L'objectif n'étant pas de prétendre à l'exhaustivité, ces dossiers sont constitués d'une constellation d'articles abordant chacun une facette du sujet, ce qui permet de maintenir l'intérêt du lecteur beaucoup mieux que ne pourrait le faire une synthèse qui risquerait en plus de n'être qu'un survol grossier et probablement indigeste.





Le dernier numéro paru, le cinquième, est consacré au corps et je pense que c'est pour le moment celui que j'ai préféré, même si tous mettaient la barre très haute. Il aborde notamment la passion du bodybuilding de l'écrivain Yukio Mishima expliquée par l'histoire du pays, ainsi que la difficile acceptation du handicap par la société et la question, douloureuse, des stérilisations auquel a poussé durant de trop longues années un idéal eugéniste. Il traite également de minceur imposée et de pudeur, de contraception et de maternité, et à travers ces thèmes à la fois de l'emprise malsaine exercée par la société sur le corps des femmes et de celles qui parviennent avec succès à s'en émanciper. Sont évoqués également la jeunesse non-binaire ainsi que les spécificités de la pornographie japonaise. le dossier est complété par un portfolio de photographies aussi surprenantes que rafraîchissantes de Ryudai Takano issues de sa série de nus With Me, dans lesquelles le photographe pose dans le plus simple appareil auprès de ses modèles, ainsi que de portraits du danseur de butō de 77 ans Akaji Maro et de la championne d'apnée Hanako Hirose.





Tempura est un magazine que je lis de bout en bout et qui a le mérite de parvenir à m'intéresser à des sujets sur lesquels je n'aurais pas même songé à me pencher (architecture contemporaine, design, particularités langagières, etc.). À l'exception peut-être des chroniques d'Arthur Dreyfus dans les premiers numéros, amusantes mais d'un intérêt assez limité, la construction de la revue et le choix des rubriques comme des sujets abordés est un sans faute. Les nouvelles inédites qui y sont publiées, ainsi que la bibliographie du dossier et les notes ponctuant les articles me permettent de découvrir quantité d'auteurs et d'ouvrages… ce qui ne m'aide guère à avoir le dessus sur une pile à lire que les années rendent de plus en plus incontrôlable. J'apprécie beaucoup la partie du magazine intitulée Hors cadre, qui explore le Japon des marges et propose des portraits de travailleurs hors norme dans sa rubrique No Salaryman. J'attends avec impatience le prochain numéro qui aura pour thème le Japon populaire.





S'il prenait l'envie aux créateurs de la revue de lancer un magazine équivalent sur la Corée (Kimchi magazine ?), il est clair que j'en suivrais la parution avec tout autant d'intérêt. Je serais également amusée de découvrir qu'un éditeur Japonais publie une revue de même type consacrée à la France et intitulée – pourquoi pas – Poule-au-pot, ou, à la japonaise, Puropo.
Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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