Epitaphe
Étranger, tu me vois reposer près du Gange,
moi qui suis de Samos. Sur cette terre trois fois barbare
j’ai vécu une vie de souffrance, de labeur et de larmes.
Cette tombe ici près du fleuve
enferme des malheurs sans nombre. Une soif d’or
inextinguible m’a poussé à des commerces infâmes.
La tempête m’a jeté sur la côte des Indes
et j’ai été vendu comme esclave. Jusqu’à mon dernier jour
j’ai peiné sans relâche, travaillé à perdre le souffle-
sans nulle voix grecque à mes côtés, si loin des rives
de Samos. C’est pourquoi je n’éprouve à présent
aucune frayeur, et je pars serein vers l’Hadès.
Là-bas, je retrouverai mes compatriotes.
Et je pourrai désormais parler grec avec eux.