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Citation de Azivance49


Après une demi-heure de trajet, le bus quitta la nationale, suivit une chaussée mal entretenue et se gara à seize heures précises sur un parking établi au pied des murs de Lebenburg.

Jacques s’était assoupi lors des ultimes kilomètres du voyage. Le freinage le réveilla. Vaguement désorienté par un rêve dont le contenu lui échappait, il cligna des yeux, se leva et traversa machinalement en dernier le véhicule déserté par les autres voyageurs. Il s’arrêta sur le marchepied, surpris par le décor qui se déployait devant lui : une enceinte médiévale bâtie de lourdes pierres brunes, percée en son centre par une porte que gardaient deux tours cylindriques aux toits pointus constitués d’ardoises grises.

............

Il observa plus attentivement ces remparts qui paraissaient enserrer la cité tout entière et ressentit une impression d’étrangeté qu’il tenta d’analyser. En quelques secondes, il arriva à une curieuse conclusion : la ville, bien qu’ancienne, lui semblait neuve. « Je jurerais, songea-t-il, que la pose de la dernière pierre date de voici seulement un an ou deux. Cette cité m’apparaît remarquablement entretenue ». Un couple de corbeaux le survola, taches noires sur le bleu du ciel et le blanc des nuages. Les oiseaux atterrirent sur un merlon du parapet et parurent le fixer de loin. Il se retourna et interrogea du regard le chauffeur qui soupira :

— Votre première visite ?

— Oui. Je dois me rendre à la maison communale. Je postule pour un emploi.

L’expression du conducteur changea imperceptiblement. Le voyageur crut y distinguer l’apparition d’un intérêt accru, d’une curiosité vaguement malsaine.

— Ah bon… un travail à Lebenburg. Pourquoi pas ? Entrez par la poterne et suivez la rue du panzer jusqu’à la place. C’est tout droit. Ne vous attardez pas trop devant les boutiques.

— Pourquoi ?

— Parce que vous arriveriez en retard, pardi, s’exclama le chauffeur en rigolant.

Il lança à Jacques un regard amusé et ajouta sur un ton confidentiel :

— Lebenburg m’a toujours paru bizarre, mais beaucoup semblent y trouver ce qu’ils cherchent, car ils y reviennent régulièrement. Méfiez-vous quand même. De temps à autre, un de mes passagers ne retourne pas à Clervaux, en tout cas pas dans mon bus. Bon, je ne vous ai rien dit. Allez, filez ! Je redémarre dans cinq minutes. Dernier départ à vingt heures.
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