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Citations de Constantin Louvain (15)


La raison et quelques instincts fondamentaux de survie me conseillaient avec insistance de prendre mes jambes à mon cou et de fuir la Quantex et son personnel sulfureux aussi vite que possible. Mais... pour la première fois dans mon existence, j'expérimentais des moments excitants et passionnés, et même s'il m'arrivait littéralement de mourir de trouille par instants, je me voyais mal replonger définitivement dans la grisaille de ma vie antérieure.
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Comme le disait ma mère, biaiser peut t'éviter d'avoir à baiser si cela ne t'intéresse pas !
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Je souffrais en fait d'une timidité maladive, et j'avais du mal à aller vers les autres. Comme, de plus, je ne disposais pas d'une plastique exceptionnelle, j'avais pris l'habitude des rôles de figuration. Comprenez-moi. La nature ne m'avait pas affligée d'un physique ingrat, mais je n'intégrais pas la cohorte de ces femmes sur le passage desquelles la grande majorité des hommes se retourne pour vérifier si le côté pile vaut le côté face.
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-Je crois, oui...
-Hijo de puta...
-Pardon ?
-Rien... Un dicton local.
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Une vingtaine de minutes plus tard, la voix amplifiée du pilote leur parvint à nouveau.
— Ici l’officier commandant. Nous avons atteint la stratosphère, et nous allons passer en mode transfert de monde. Je vous prie tous instamment de vous allonger sur vos couchettes et de bouger le moins possible. Si vous éprouvez des difficultés à rester calme, des solutions buvables de tranquillisant sont disponibles dans la boîte marquée de l’image d’un flacon. N’hésitez pas à vous en servir. Je vous rappelle que l’équipage a ordre de faire feu avec des fléchettes anesthésiantes sur toute personne en mouvement pendant le voyage entre réalités. Concentrez-vous tous sur les écrans. J’ai besoin de tout votre désir d’atteindre le monde qu’ils représentent. On y va.
Les lumières s’éteignirent ; seules restèrent allumées les veilleuses de sécurité. Le ronronnement des réacteurs s’intensifia encore pour devenir une plainte lancinante alors que l’énergie nécessaire à fournir une aide aux esprits humains effectuant le transfert se répartissait dans la structure de l’engin. Enlil regarda les photos qui défilaient sur l’écran de sa couchette, dans la lueur bleue des lumignons. Il se concentra, malgré le mal de tête et les nausées. « Sumer. Je dois atteindre Sumer. Cette réalité avec ses maisons construites de roseaux, avec ses hommes au teint sombre vêtus de peau de mouton, ses deux fleuves aux rives luxuriantes, ses bateaux de pêcheurs en bottes de roseaux… Sumer. J’arrive, je viens vers toi ! »
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— Quand je discutais avec Sirena, objecta le tscher, elle m’a dit une phrase que j’ai retenue : Ce n’est pas la fin qui justifie les moyens, ce sont les moyens qui justifient la fin. Autrement dit, si quelqu’un utilise des moyens moralement répréhensibles pour une fin supposée juste, il faut considérer que la fin qu’il poursuit est en fait injuste !
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Me replonger dans mon travail me calmait, m'empêchait de penser au fantastique qui envahissait mon existence, et surtout occultait l'inquiétude qui me rongeait. Je me connectai au site Internet d'Air France et je réservai les vols. Je pris le départ aussi tôt que possible, le retour bien tard... une petite vengeance parfaitement assumée.
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Tentez d’imaginer la grandeur des miens en ces temps anciens. L’empereur se trouve dans sa loge, entouré de sa cour et de hauts dignitaires qui représentent les provinces, tous revêtus de riches habits de cérémonie. Le Basileus tient un voile immaculé dans sa main droite à l’extrémité de son bras tendu… Il le lâche et aussitôt un mécanisme ouvre d’un seul coup les quatre stalles d’où s’élancent les concurrents sous la clameur de la foule. Seize chevaux galopent, frappent le sol de leurs sabots, poussés par leurs conducteurs dont les fouets claquent dans l’air. Le sable jaillit. Les quatre quadriges atteignent déjà le bout de la piste ! Ils tournent sec à la borne et reprennent leur course en ligne droite le long de l’îlot central où se dressent les obélisques, les piliers, les statues… Ils vont effectuer sept circuits avant de franchir la ligne d’arrivée… La foule les encourage et hurle: Nika! Nika!

Elle cessa soudain de parler, les larmes aux yeux. Son regard errait sur des colonnades à moitié effondrées, une piste envahie par les buissons et les herbes folles, ainsi que sur la spina en pierre peuplée des débris de colosses, entourée par la pauvre végétation qui poussait au sortir de l’hiver.
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Les cheveux dorés et les iris azur du Français lui valurent plus d’attention de la part des dames qui le complimentèrent aussi sur sa musculature impressionnante qui jouait sous une peau blanche et humide.
— Votre nom semble vous apparenter à une noble famille, avança Julia en le dévorant des yeux.
— En effet se rengorgea Jean de Montfort. Mon père est comte, et proche du roi de France. Mais en tant que cadet, je ne me mêle pas de politique et j’ai choisi le métier des armes.
— Auriez-vous quelques hauts faits à nous conter ? questionna Livia en grignotant une pomme.
— Eh bien, sourit le Français, l’an passé, nous étions engagés début novembre au service de Venise dans l’armée de Jacopo Piccinino et nous faisions face aux troupes du duc Francesco Sforza dans la plaine de Montechiaro. Imaginez ces milliers de braves, face à face, en rangs serrés dans les brumes du matin sous un ciel de plomb. Le soleil qui s’est levé depuis peu éclaire le vallon qui les sépare. Un vent léger soulève les oriflammes, les cuirasses brillent, l’acier tinte et crisse, les chevaux hennissent calmement. Le duc de Milan s’avance et nous défie. Notre général dédaigne de lui répondre en personne et envoie un héraut à portée de voix. Les harangues s’entrecroisent. La tension monte… Ah ! Quelle journée !
— Et que s’est-il passé ? questionna Pandora en se penchant au-dessus de la table dans un mouvement gracieux qui transforma en doux pendule ses globes laiteux.
— Rien, s’exclama Jean en éclatant de rire. Nous sommes restés trois heures face à face et nous nous sommes retirés d’un commun accord.
Les trois hommes, pris d’hilarité, s’esclaffèrent en chœur devant les trois demoiselles qui se joignirent à eux après un instant d’hésitation.
— Mais enfin, demanda Giulia, l’air un peu pincé, comment est-ce possible ?
— C’est que, répondit le capitaine les larmes aux yeux, nous sommes mercenaires. La bataille constitue pour nous un gagne-pain, pas une opportunité de démontrer notre courage ou nos vertus, chevaleresques ou autres. Nous laissons cela aux nobles de haut rang et aux fanatiques. Nos adversaires du jour, soldats de fortune eux aussi, réfléchissaient de même. Les forces en présence s’équilibraient, la nature du terrain ne favorisait aucun de nous. À quoi bon verser le sang pour obtenir une nulle ? De plus, un orage menaçait et combattre sous la pluie nous déplaît. Les bombardes défaillent, on glisse aisément sur l’herbe humide, et ceux qui brandissent leurs épées courent le risque de se trouver foudroyés… Je pressens que je vous choque, gente demoiselle…
— Un peu, monseigneur. J’aurais cru que votre salaire vous engageait à plus de pugnacité.
— Le Doge a apparemment pensé comme vous. Il ne nous a pas payé la somme convenue… Ah ! Mais nous arrivons aux choses sérieuses !
Un serviteur amenait deux tourtes qui dissimulaient sous leur croûte dorée au four une farce composée de saumon, de pommes et de poires hachées menu mêlées avec des raisins secs. Les convives dépecèrent le plat sans façon et dégustèrent leurs portions. Quelques murmures de satisfaction parcoururent la table. Pietro assuma la fonction d’échanson et remplit généreusement les coupes des banqueteurs.
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Après une demi-heure de trajet, le bus quitta la nationale, suivit une chaussée mal entretenue et se gara à seize heures précises sur un parking établi au pied des murs de Lebenburg.

Jacques s’était assoupi lors des ultimes kilomètres du voyage. Le freinage le réveilla. Vaguement désorienté par un rêve dont le contenu lui échappait, il cligna des yeux, se leva et traversa machinalement en dernier le véhicule déserté par les autres voyageurs. Il s’arrêta sur le marchepied, surpris par le décor qui se déployait devant lui : une enceinte médiévale bâtie de lourdes pierres brunes, percée en son centre par une porte que gardaient deux tours cylindriques aux toits pointus constitués d’ardoises grises.

............

Il observa plus attentivement ces remparts qui paraissaient enserrer la cité tout entière et ressentit une impression d’étrangeté qu’il tenta d’analyser. En quelques secondes, il arriva à une curieuse conclusion : la ville, bien qu’ancienne, lui semblait neuve. « Je jurerais, songea-t-il, que la pose de la dernière pierre date de voici seulement un an ou deux. Cette cité m’apparaît remarquablement entretenue ». Un couple de corbeaux le survola, taches noires sur le bleu du ciel et le blanc des nuages. Les oiseaux atterrirent sur un merlon du parapet et parurent le fixer de loin. Il se retourna et interrogea du regard le chauffeur qui soupira :

— Votre première visite ?

— Oui. Je dois me rendre à la maison communale. Je postule pour un emploi.

L’expression du conducteur changea imperceptiblement. Le voyageur crut y distinguer l’apparition d’un intérêt accru, d’une curiosité vaguement malsaine.

— Ah bon… un travail à Lebenburg. Pourquoi pas ? Entrez par la poterne et suivez la rue du panzer jusqu’à la place. C’est tout droit. Ne vous attardez pas trop devant les boutiques.

— Pourquoi ?

— Parce que vous arriveriez en retard, pardi, s’exclama le chauffeur en rigolant.

Il lança à Jacques un regard amusé et ajouta sur un ton confidentiel :

— Lebenburg m’a toujours paru bizarre, mais beaucoup semblent y trouver ce qu’ils cherchent, car ils y reviennent régulièrement. Méfiez-vous quand même. De temps à autre, un de mes passagers ne retourne pas à Clervaux, en tout cas pas dans mon bus. Bon, je ne vous ai rien dit. Allez, filez ! Je redémarre dans cinq minutes. Dernier départ à vingt heures.
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Je marchais dans Central Park que je traversais dans sa largeur, secoué par des nausées et des élancements douloureux de plus en plus fréquents. J'aperçus peu de passants à cette heure et en cette fin d'été: quelques employés venus prendre leur déjeuner au vert, quelques joggeurs et joggeuses, des promeneurs de chiens... ils profitaient du ciel bleu et de la température plutôt clémente. J'arrivai à hauteur du groupe de statues qui représentait Alice au pays des merveilles, et je ressentis plus d'empathie que je n'aurais cru possible pour ce personnage de roman. Droguée comme moi, elle se retrouvait dans un univers qu'elle ne comprenait pas. "Pauvre Alice", murmurai-je appuyé un instant sur le dossier d'un banc. Alice me rendit mon regard et soupira de ses lèvres de bronze: "Pauvre Max." J'eus du mal à ne pas m'effondrer. '"Tu parles" balbutiai-je. "A toi, oui," répondit Alice en souriant. Elle arborait le même sourire mécanique qu'Annabelle, une marque d'attention, de politesse, qui confinait en fait à l'indifférence, un signe sans signification claire, pas un vrai et franc sourire amical et bienveillant. "J'ai des hallucinations, murmurai-je. C'est la combinaison des drogues." "Je connais cela, approuva Alice. Si tu avas vu comme moi le chat de Chester..." Je secouai la tête et me remis en marche. J'entendis son dernier commentaire dans mon dos: "Couillon de mercenaire! Tu crois que tu vas t'en sortir?"
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Après avoir dépassé Bejaïa, nous suivons la direction de Jijel sur la corniche kabyle, un parcours à flanc de montagne qui dévoile des paysages somptueux. J’aperçois en contrebas de falaises abruptes ou de pentes couvertes de genêts et de lauriers roses, les flots bleus de la Méditerranée frangés d’écume qui s’étalent sur le sable blanc jaune de plages magnifiques et désertes, les villages de pêcheurs établis sur des promontoires rocheux, et les îles dénudées abandonnées aux doux assauts de vaguelettes qui viennent les lécher.
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La réalisation des fromages avait pris au mage un temps fou, tant en conception qu’en réalisation, mais il vérifiait à présent le bien-fondé de sa démarche. Ses invités, épuisés par leurs exploits gastronomiques précédents, commençaient à fatiguer. La gallic après une éructation à peine dissimulée par une main molle, sembla hésiter au moment de se resservir, et le nain abandonna la partie. Les autres semblaient indécis et piochaient dans l’assortiment avec une légère retenue, leur gourmandise combattant pied à pied leur satiété. Seuls l’ogre et le troll semblaient inépuisables et abattaient la tâche des convives défaillants en sus de la leur.
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L’asphalte noirâtre, rendu luisant par une pluie récente, exhalait un effluve d’hydrocarbures. En chemin, nous passâmes devant un temple hindou situé en bordure d’un rond-point entouré de végétation, et nous demandâmes à notre conducteur de s’arrêter quelques minutes, le temps de prendre des photos. Rajeev y consentit, visiblement un peu surpris. Je suppose que cette bâtisse n’avait pour lui rien de remarquable, mais elle s’avérait pour nous totalement dépaysante.
Imaginez-vous un bâtiment de trois étages, et long d’une trentaine de mètres, flanqué d’une tour trapézoïdale haute de plus de vingt mètres et large de dix à la base. Une peinture d’un bleu allant de l’azur au vert canard couvrait entièrement la façade de l’édifice décoré d’une multitude de figurines polychromes de toutes dimensions qui représentaient les multiples nombreuses divinités du panthéon hindou. La pyramide tronquée disparaissait sous un grouillement de formes humaines
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Ils arrivèrent finalement dans une salle où un tapis reposait derrière une corde rouge supportée par quatre piquets en laiton.
L’objet, peu impressionnant, mesurait trois mètres sur quatre et était épais de près de trois centimètres. Les dessins qui le décoraient, une représentation un peu naïve du mythe d’Hercule et de la Gorgone, étaient passés, presque effacés par endroits. Les franges avaient disparu sur un bon tiers de sa longueur et des taches sombres maculaient un des côtés. Le magicien fit le tour du tapis avant de s’adresser au prince :
— Et c’est tout ? Pas de siège ? Pas de ceinture de sécurité ?
— Amator, ne faites pas votre chochotte et montez à bord ! lui répondit le souverain avant d’ajouter : C’est justement l’absence de toutes ces sécurités qui rend ce moyen de transport excitant !
Le magicien soupira et enjamba le cordon rouge avant de s’asseoir jambes croisées sur le tapis. Celui-ci resta quelques instants sans réaction avant de se mettre à vibrer. Une entité haute comme trois pommes, d’un bleu translucide, apparut à sa droite
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