AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de CorinneCo


Corinne Dufosset
La grande avenue était déserte. Les quelques flocons de neige qui virevoltaient dans l'air disparaissent au sol. Monk marchait depuis un quart d'heure. Il marchait sur la chaussée. C'était l'aube, il n'y avait personne, pas de piétons, pas de voitures. L'aube d'un autre monde seul dans la ville.... Des volets encore clos. Une odeur de froid et de poussière glacée... Monk marchait d'un pas égal. Il n'allait nulle part en particulier. Peut-être cherchait-il une porte de sortie dans son rêve éveillé. Il voguait. Comme ces péniches qu'il regardait sur le fleuve. Il traçait sa route indifférent aux alentours.. Au bout de cette avenue qu'allait-il voir ? Le désert, l'oasis de ses pensées. ? Une route sans fin, sans queue ni tête, serpentait dans le froid. La lumière clignotante du troquet jaillit au coin d'une rue. Les vitres un peu embuées, une lumière jaune filtrant derrière la devanture. Monk ralenti presque malgré lui. Il s'approcha de la porte et la poussa. Un homme accoudé au comptoir. Le reste était vide. Des chaises encore posées à l'envers sur les tables. Une serveuse enrouée par le sommeil derrière le zinc. Elle regarda Monk et n’eut pas la force de le chasser. Il s'accouda à l'extrémité du comptoir.
- Un café.
Il jeta les pièces sur la surface brute sans compter. Elle les ramassa une à une, poussa celles en trop vers lui et lui tourna le dos pour préparer le café. L'homme appuyé plus loin tanguait sur ses pieds. Il se penchait un peu plus en avant sans rien regarder. Il trouva son équilibre, le nez dans son verre et continua son périple solitaire.... Monk ne le regarda même pas. Son regard était fixé sur le scintillement des lumières, sur les bouteilles et les chromes. Il se laissa engourdir par la chaleur du lieu. Il rêva....
La tasse était vide. Monk se dirigea vers la sortie, grogna un vague au revoir et sortit. Le froid le gifla, le griffa. Le jour était plus visible. Le monde s'agitait. Il reprit sa marche, les mains dans les poches, la tête enfoncée dans son manteau râpé. C'était un capitaine au long cours. On doit pouvoir vivre sans verdure et sans arbre.
Commenter  J’apprécie          360





Ont apprécié cette citation (31)voir plus




{* *}