Ils jurent qu'il n'y a rien, dehors. Gaïl se demande s'ils n'ont pas raison lorsqu'elle s'immobilise, à bout de souffle, face à l'orient barbouillé de pourpre où le soleil se lance à l'assaut d'un ciel à nouveau limpide. Son éclat est déjà difficilement supportable. Parvenu à son zénith, il deviendra intolérable. Qu'a dit la guide à propos du soleil ? Mais l'esprit de Gaïl reste désespérément vide. Elle se détourne, éblouie... et frissonne en sentant peser sur elle la masse menaçante du Dôme bien trop proche. Un doute l'effleure : là-bas, la sécurité ; devant, le danger. Non, l'équation doit se poser autrement : derrière, l'esclavage, ici la liberté. Elle a fait son choix. Ils ne la reprendront pas. Elle repart dans sa course trébuchante vers le globe en fusion qui incendie l'EDo de ses rayons incarnats.