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Citation de kuroineko


Quand on se retrouve dans une ville dont les constructions ont disparu, on a l'impression étrange que les distances ont changé : les choses《avant》semblaient plus lointaines. Plus rien ne vient s'interposer dans votre champ de vision, la vue est dégagée, et c'est sans doute ce qui donne l'impression que l'espace s'est réduit. Il me semble qu'il y a encore une autre raison à ce sentiment. Avant, on marchait le long des alignements de maisons, on tournait aux angles des rues ou on les traversait, mais nos déplacements n'étaient pas seulement physiques. Telle ou telle maison, tél magasin ou scierie, telle ou telle personne habitant là et qui faisait signe quand on passait devant chez elle, les murs, les pavés, les arbres, tous ces détails que nos yeux perçoivent formaient un ensemble de signes, de sens ou de souvenirs qui constituaient un espace mental. Quand tous ces détails disparaissent, que la ville est aplatie comme une carte sur laquelle seules les rues seraient dessinées, cet espace mental se disloque : il ne reste que les distances physiques. Une ville réduite à ses simples dimensions apparaît étonnamment petite et cette impression vient encore renforcer, inutilement, notre tristesse et notre désarroi.

Hatakeyama Naoya, "Photographier le vide"
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