Je pense qu'observer les oiseaux peut être la première étape d'une démarche plus globale : prêter de l'intérêt à tout notre environnement. Mettre un nom sur une espèce, c'est identifier un des éléments de la nature qui nous entoure. Et connaître cette nature, sa singularité, c'est commencer à comprendre la nécessité de la protéger. Nous sommes en présence d'une crise écologique majeure. La plupart des citoyens et des décideurs n'en n'ont pas encore saisi l'importance. L'éducation et la mise à disposition des connaissances est une nécessité. Les milieux humides sont parmi les écosystèmes les plus riches et pourtant les plus malmenés jusqu'à aujourd'hui. Il appartient à tous d’œuvrer à leur conservation.
Les oiseaux ne sont pas là pour le plaisir des observateurs. À toutes les périodes de l'année, ils sont à une étape particulière de leur cycle biologique. Au printemps, tout dérangement intempestif peut faire échouer la nidification. Les individus en halte migratoire doivent pouvoir se nourrir tranquillement pour continuer le voyage. En hiver, les envols répétés épuisent les oiseaux qui doivent consacrer beaucoup d'énergie à maintenir leur température corporelle. Aucune observation, aucune photographie, ne justifie de déranger un groupe d'animaux.
[...] dans la deuxième moitié du XXème siècle, la majeure partie du littoral méditerranéen a été sacrifiée au développement touristique, portuaire ou industriel sans grande considération pour les équilibres biologiques. Et malheureusement, encore aujourd'hui, de nombreux projets continuent de fleurir avec des impacts catastrophiques sur les milieux naturels.