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Citation de LydiaB


Rosalie (hurlant, hystérique): Sornettes, Monsieur Dumont ! Tout ceci n'est qu'un ramassis de sornettes tout droit sorti de la bouche pourrie d'un psychopathe hypocrite et crispant ! Vous n'avez pas d'alibi et vous aviez mille raisons de tuer Monsieur Xan : comment voudriez-vous que l'évidence de votre culpabilité ne nous sautasse pas immédiatement aux yeux ?

Jean : Je savais qu'on avait tous un côté plus ou moins tocard mais là, je suis bluffé. Qu'est-ce qu'on vous apprend dans vos écoles de police ? Vous êtes enquêtrices ou juges ? Ce n'est pas la même chose. Vous me brusquez, vous me molestez, vous enquêtez sur ma vie privée, vous portez des jugements sur mes activités intellectuelles, vous me... vous m'emprisonnez ! Et vous voudriez de surcroît que je me répande en aveux pour un crime que je n'ai pas commis ?

Viviane (redevenue mielleuse): Ne jouez pas les vierges effarouchées, Monsieur Dumont. Nous ne doutons pas une seule seconde de vos talents de dialecticien. Nous avons parcouru vos œuvres révolutionnaires - dignes d'un Cohn-Bendit pré-pubère - où toutes vos saloperies étaient déjà en germe. Visiblement, vous n'avez pas fait que mettre en pratique les savantes théories que votre cerveau échafauda pour créer le désordre sur les bancs de l'université, et plus si affinités. Votre inconscience d'étudiant libertaire s'est muée en une sorte de délire terroriste et criminel. Vous n'êtes pas le premier à évoluer ainsi et c'est d'ailleurs pour freiner les gens de votre espèce qu'ont été conçus les quartiers de haute sécurité.

Jean : Je n'aurai pas le loisir d'y goûter puisque très bientôt, n'est-ce-pas, vous allez me relâcher, faute de preuve qui tienne debout.

Rosalie (un peu essoufflée, à bout, se retenant de hurler): Les lois contre la subversion intellectuelle nous autorisent à vous garder en nos murs tout le temps qu'il nous plaira. Vous finirez bien par avouer.

Jean (tonitruant): Ces lois sont des foutaises !

Le squelette (à voix basse): Ce n'est pas moi qui dirais le contraire.

Rosalie : Vous n'aurez qu'à écrire un livre sur le sujet. Là où vous serez, vous aurez tout le temps d'assembler les chapitres de plusieurs tomes.

Jean : Soyez gentilles avec moi, Mesdames. Vous suivez une fausse piste, je vous assure. Ce n'est pas parce que j'ai commis un ouvrage ou deux qui dénonçaient le scandale des hérissons écrasés sur nos routes, par nos voitures, ou celui du génocide perpétré à l'encontre des pucerons exterminés par des milliers de tonnes d'insecticides répandus sur nos tristes espaces verts, que j'ai tué Monsieur Victor ! Vous n'avez pas le droit de penser une chose pareille ! N'avez-vous donc aucune pitié ? Vous êtes-vous déjà penchées sur mes théories ? Elles sont étayées ; ce qui n'est pas le cas de vos accusations... Savez-vous par exemple qu'à force de réduire la biomasse et qu'avec nos manies de tout nettoyer, de tout "civiliser", toujours plus vite, avec toujours plus de moyens, nous allons à l'encontre de nos intérêts vitaux ?

Viviane : Non seulement vous êtes innocent mais en plus vous êtes pédagogue et prophète ?
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