Ma vie se résume à une succession de pérégrinations. Toujours en voiture : j’ai horreur de l’avion parce qu’on ne peut pas s’arrêter à l’endroit de son choix et rien qu’à l’idée d’enfiler un parachute en toute urgence, je sue. Le train est lui aussi d’une tristesse épouvantable, principalement à cause de la promiscuité : du reste, mon amour immodéré, hystérique, absolu et inexpugnable pour tout ce qui possède quatre roues (vous ai-je parlé de ma passion pour les bagnoles ?) est si enivrant, si jouissif, si massif que si j’avais la chance de mourir derrière mon volant comme James Dean, plutôt que dans un lit d’hôpital qui pue la vieille pisse et l’aigreur, je serai la plus béate des créatures.