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Citation de Olympoos


Une ombre apparut, surgie de nulle part, derrière le chevalier
français. Le bruit du marteau de Kassad retombant sur l’épaulière
d’acier de l’armure évoqua très précisément, dans l’esprit de ce
dernier, celui qu’aurait fait un marteau-pilon en retombant sur le
capot d’un véhicule EM.
Le Français tituba, se retourna pour faire face à la nouvelle menace
et reçut le second coup de marteau sur son plastron. Le sauveur de
Kassad était petit de taille. L’homme d’armes ne tomba pas. Il
brandissait déjà son épée au-dessus de sa tête lorsque Kassad le frappa
d’un violent coup d’épaule, par-derrière, à l’articulation de la
genouillère.
Les branches craquèrent tandis que le Français en armure tombait
lourdement. Le petit attaquant l’enjamba aussitôt, immobilisant son
épée du pied et abattant à plusieurs reprises son marteau sur le
heaume et son ventail. Kassad réussit enfin à s’extirper de
l’enchevêtrement de branches et de jambes. Il s’assit sur les
genouillères du chevalier abattu et commença méthodiquement à
traverser l’armure avec son poignard aux articulations du bas-ventre,
des côtés et des aisselles. Le petit combattant sauta alors à pieds joints
sur le poignet du chevalier, et Kassad rampa vers l’endroit où le
heaume s’articulait au reste de l’armure pour larder le Français de
coups de poignard.
Il réussit enfin à introduire la pointe de son arme dans une fente
du ventail, et un hurlement s’éleva tandis que le marteau retombait sur
le manche du poignard, enfonçant les dix pouces de lame dans le
défaut de l’armure comme un vulgaire piquet de tente dans le sol. Le
chevalier souleva du sol, dans un dernier soubresaut, les soixante
livres d’acier de son armure et Kassad, puis retomba inerte.
Kassad se laissa rouler sur le côté. Son sauveur tomba également
près de lui. Ils étaient tous les deux couverts de transpiration et du
sang du chevalier mort. Il regarda de plus près le visage de l’autre et
vit qu’il s’agissait d’une femme, vêtue à peu près comme lui. Puis il
laissa de nouveau retomber sa tête, haletant.
— Est-ce que… Est-ce que tout va bien ? réussit-il à dire au bout
d’un moment.
Il ressentait maintenant le choc de la surprise. Elle avait les
cheveux bruns et courts, tout au moins selon les critères actuellement en vigueur dans le Retz, avec, de part et d’autre de la raie, une frange
qui naissait à quelques centimètres du centre de son front, sur le côté
gauche, pour finir juste au-dessus de son oreille droite. C’était une
coiffure de garçon appartenant à quelque époque révolue, mais elle
était loin de ressembler à un garçon. Kassad se disait au contraire que
c’était peut-être la plus belle femme qu’il eût jamais rencontrée. La
structure osseuse de son visage était parfaite. Son menton et ses
pommettes n’étaient ni trop ronds ni trop pointus ; ses grands yeux
brillaient de vie et d’intelligence ; ses lèvres étaient douces et tendres.
Kassad se rendit compte qu’elle n’était pas si petite qu’il l’avait cru.
Sans être aussi grande que lui, elle était d’une taille supérieure à la
plupart des femmes du XVe siècle. Et malgré sa tunique épaisse et son
pantalon bouffant, il devinait la courbe douce de ses hanches et de sa
poitrine. Elle paraissait plus vieille que lui de quelques années, peutêtre
la trentaine, mais c’est à peine s’il enregistra cette impression
tandis qu’elle continuait de le dévisager de ses yeux enjôleurs aux
profondeurs insondables.
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