AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Olympoos


Le géant changea son poids de place, devint plus lourd.
Kassad s’aperçut qu’une partie de la bulle de son casque avait
fondu ou disparu, emportée par le souffle. Le vacarme était
insupportable. Mais quelle importance ?
Il serra les paupières encore plus fort. C’était le moment de faire un
somme.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit la silhouette indistincte d’une
femme penchée sur lui. Un instant, il crut que c’était elle. Puis il la
regarda attentivement, et vit que c’était bien elle. Elle lui toucha la
joue de ses doigts glacés.
— Est-ce que je suis mort ? murmura-t-il en levant la main pour lui
saisir le poignet.
— Non.
Sa voix avait une douceur un peu rauque, voilée par un léger accent
qu’il ne parvenait pas à identifier. C’était la première fois qu’il
l’entendait parler.
— Es-tu réelle ?
— Oui.
Il soupira et regarda autour de lui. Il était nu sous une robe de
chambre légère sur une sorte de lit ou de plate-forme au milieu d’une
grande salle obscure comme une caverne. Au-dessus de lui, les étoiles
étaient visibles à travers une brèche du plafond. Il tendit l’autre main
pour lui toucher l’épaule. Ses cheveux formaient un nimbe noir au dessus
de lui. Elle portait une robe ample d’un tissu fin qui, même à la
lumière des étoiles, lui laissait voir les contours de son corps. Il
respirait son parfum, fait de l’arôme délicat du savon, de sa peau et du
reste d’elle, qu’il se rappelait si bien de leurs précédentes rencontres.
— Tu dois avoir des choses à me demander, murmura-t-elle tandis
que Kassad dégrafait la boucle dorée qui maintenait sa robe.
Le vêtement glissa au sol dans un froissement soyeux. Elle ne
portait rien d’autre. Au-dessus d’eux, la ceinture de la Voie lactée était
parfaitement visible.
— Non, fit Kassad en l’attirant contre lui.
Au petit matin, une brise se leva, mais Kassad remonta sur eux la
couverture légère dont l’étoffe fine sembla préserver la chaleur de
leurs corps tandis qu’ils demeuraient blottis dans les bras l’un de
l’autre dans une quiétude parfaite. Quelque part, des rafales de sable
ou de neige crissaient contre les murs nus. Les étoiles étaient nettes et
brillantes.
Ils se réveillèrent peu de temps après le point du jour, leurs visages
se touchant sous la couverture soyeuse. Elle passa la main le long de la
hanche de Kassad, s’arrêtant sur ses cicatrices anciennes et récentes.
— Ton nom ? chuchota Kassad.
— Chut ! fit-elle en laissant glisser sa main plus bas.
Il enfouit son visage dans le creux parfumé de son cou. Ses seins
étaient chauds et doux contre lui. Une lumière pâle les baignait.
Quelque part, un vent de sable ou de neige crépitait contre les murs
nus.
Ils firent l’amour, se rendormirent, refirent l’amour. Puis ils
s’habillèrent. Il faisait maintenant plein jour. Elle avait disposé pour
lui sur le lit des sous-vêtements, une tunique et un pantalon gris. Ils
lui allaient parfaitement, de même que les chaussettes de mousse et les
chaussures souples. Elle avait un ensemble du même genre, bleu
marine.
— Dis-moi ton nom, lui redemanda Kassad tandis qu’ils quittaient
le bâtiment à la toiture défoncée et sortaient dans les rues d’une cité
morte.
— Monéta, lui répondit la fille de son rêve. Ou bien Mnémosyne.
Celui que tu préféreras.
— Monéta… chuchota Kassad.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}