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Citation de Des_Mondes_et_des_Mots


Malgré le vif éclat des lampes à gaz, un étrange nuage iridescent semblait entourer Charles Dickens pendant qu'il lisait des extraits du plus récent de ses récits de Noël. Ce nuage, j'en ai la conviction, était la manifestation ectoplasmique des nombreux personnages que Dickens avait créés et qu’il convoquait à présent – un par un – pour parler et agir devant nous. Tandis que ces spectres s'emparaient de lui, la posture de Dickens se modifiait. Il devenait soudainement alerte, cédait à l’abattement ou se laissait aller à la nonchalance selon ce que lui dictait l'esprit du personnage. Le visage de l'écrivain se transformait immédiatement et intégralement – certains muscles faciaux dont Charles Dickens faisait si fréquemment usage se détendaient, d'autres entraient en jeu. Des sourires, des regards mauvais, des froncements de sourcils et des mines conspiratrices que l’on ne voyait jamais sur les traits de l’homme qui habitait Gad’s Hill passaient sur le visage de ce réceptacle possédé qui se tenait devant nous. Sa voix changeait de seconde en seconde, et même dans les répliques rapides des dialogues, Dickens semblait habité par deux démons à la fois, voire davantage. (p. 433)
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