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Citation de fanfan50


Des fils aimés, dit Hannah, des fils indignes. Mais les Hirschkuh, eux, le père et la mère, se suffisaient à eux-mêmes.
Ils avaient été soulagés qu'il eût loué une chambre d'hôtel. La présence d'un tiers dans leur univers leur aurait par trop pesé. Leur fils les remplissait d'une fierté trouble, voilà un bon point qu'on lui accordait - il avait des sous, il se débrouillait, mais il avait le coeur sec.
Il les baisa au front, dans la hâte, avec ironie, il les surplombait, les dominait. Des naufragés. Gorgés de ressentiment. Ils étaient contents qu'il fût à Leipzig, mais pourquoi était-il là, avec eux, à les écouter, pour quoi était-il là, pour qui ? Ils gâtaient Klaus, et Klaus était pingre, il ne leur avait apporté aucun cadeau, un pas méchant cependant, il portait si bien son costume, il s'en était sorti sans eux, mais pourquoi l'exil, de plus la France, il en avait connu de ces choses, leur fils, et on n'avait plus rien à se dire, raconter sa vie n'avait qu'un temps, que la vie devenait courte dans une conversation, avoir une complicité avec les autres, ses géniteurs, avoir des terrains d'entente, des points de vue à opposer avec intelligence, c'était tourner en rond, cela équivalait à entretenir une réfrigérante immobilité. En compagnie de son fils Hannah n'eut bientôt plus de plaisir à se plaindre de ses maux.
Kaus leur avait souhaité le meilleur tout à l'heure. Il reprendrait son train pour la France demain, à l'aube.
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